Dans la sphère des réfugiés, mon cœur trouva refuge,
Après des blessures par les flèches de l'inimitié.
Ô Miséricorde de Dieu pour Ses esclaves.
Contrairement à toutes Ses créations inanimées,
Tu es l’Être digne de Sa confiance.
Ô demeure de mon Seigneur, ô lumière de mon cœur,
Ô sympathie de mes yeux, ô mon fin-fond !
Ô secret véridique de l'existence, ma confiance sacrée, mon amour pur !
Ô ma Quête depuis chaque quartier et chaque vallée,
Depuis la subsistance du Vrai, ensuite d'en-haut,
De l'auto-extinction, puis des profondeurs !
Ô Kaaba d'Allah, ô ma vie, ô chemin du destin, Ô ma guidance !
Dieu répand Sa lumière sur ton terrain, et ses rayons éclairant ton cœur.
Ibn `Arabi, al-Foutouhat al-Makkiyyyah.
Il est l’Attaché à Allah (Ourwat-il-Wouthqa), le Guide Pieux qui détenait la
Charia et la Réalité (haqqiqat), celui qui sut distinguer entre l'Ignorance et la
Vérité. Il est né en l'an 1007 H. Il eut de son père l’enseignement de la
connaissance spéciale des saints. Après le décès de son Cheikh, à l'âge de 26
ans, Il prit le trône de la guidance dans la Voie Naqshbandi et devint célèbre
partout. Son nom coulait sur toutes les langues et ses adeptes affluaient vers
lui de tout bord. Même les rois reconnaissaient sa grandeur en son temps.
Il s’était révélé saint depuis son enfance à tel point qu’il refusait
l’'allaitement pendant le Ramadan. À l'âge de trois ans, Il parlait déjà de la
Connaissance de l'Unicité en déclarant : « Je suis la terre, je suis le ciel, je
suis Dieu... Je suis ceci, je suis cela. » Il a mémorisé le Coran en trois mois
à l'âge de six ans. Et à travers son cœur, il tentait d'apprendre la vraie
connaissance : la Charia et la Haqqiqah réunies, et il réussit à atteindre leur
apogée. À l'âge de 17 ans, il fut déjà baptisé le plus grand savant de son
temps, et celui qui était honnête dans toutes ses décisions juridiques (fatawa).
Au demeurant, il n'a accepté ni l'innovation ni les licences.
Son père Sayiddina Ahmad al-Farouqi avait prédit que de cet enfant, jaillirait
une implacable puissance. Un jour, Mouhammad dit à son père Sayiddina Ahmad
al-Farouqi : « Je me conçois comme une vie qui circule dans chaque atome de ces
univers. Ces univers en prennent la lumière comme la terre prend la lumière du
soleil. » Son père lui répondit : « Ô mon fils, cela signifie que tu seras le
Qutb (Pôle Spirituel) de ton temps. Souviens-en-toi. »
Son père lui dit, un jour : « Tu as été conçu à partir du résidu de mon résidu,
qui était le résidu du Prophète ».
Et en voici d’autres déclarations du père :
« J'ai légué à mon fils Mouhammad Massoum tout ce qui m'a été donné. »
« Le Connaisseur Parfait qui est honoré d'exister dans l'État de l'Existence
Complète sera le Témoin Observateur de la Beauté d'Allah dans le miroir de cet
univers et il se verra en tout. Cet univers sera lui et il sera cet univers. Il
se verra circuler dans chaque individu de cet univers, englobant le Tout dans la
Partie et la Partie dans le Tout. »
De ses miracles
Un jour, un de ses assistants, Khawaja Mouhammad as-Siddiq, voyageait à cheval.
Ses pieds ayant glissés, il était suspendu à l’étrier. Le cheval étant au galop,
Khawaja s'attendait au péril; il eut alors la présence d’esprit de solliciter
son maître : « Ô mon Cheikh, sauves-moi ». Aussitôt, il vit son Cheikh
apparaître, prendre les rênes du cheval et l’arrêtant immédiatement.
Un de ses disciples dit : « Je suis tombé dans la mer et je ne savais pas nager.
J'ai crié le nom du Cheikh, et lui de venir me secourir. »
Un jour, alors qu’il était en compagnie de ses disciples dans sa khaniqah
(centre spirituel pour la retraite, les prières et la méditation), de l'eau
coulait soudainement de ses mains et de ses manches. Les disciples furent
surpris et lui demandèrent : « Qu'est-ce que c'est, ô notre Cheikh? » Ce dernier
de répondre : « L'un de mes Mouridines était sur un navire en train de couler
lors d’une tempête. Il vient de m’appeler pour le sauver, alors je lui ai
immédiatement prêté ma main de secours. » Lesdits disciples ont noté l'heure de
cet événement, et quelques mois plus tard, ils rencontrèrent un marchand à qui
ils posèrent des questions sur cet incident. Le marchand répondit : « En effet,
à ce moment-là, mon Cheikh était venu à ma rescousse. »
En son temps, un magicien avait l'habitude d’entrer dans le feu sans jamais se
brûler. Cela suscitait une grande controverse parmi le peuple, voire même la
fitna (dissension). Ainsi, le Cheikh alluma un grand feu dans la ville, et
ordonna au magicien : « Entre dans mon feu ! » Ce dernier eut peur et s’abstint.
Puis, le Cheikh s’adressa à l'un de ses mouridines : « Entre dans mon feu en
disant : LA ILAHA ILLALLAH ». Ce mourid exécuta et le feu fut frais et paisible
sur lui, de même que pour Sayyidina Ibrahim [21:69] lorsqu’il a été lancé dans
le feu. À voir cela, le magicien se convertit immédiatement à l’Islam et cita la
shahada : Ash-hadou an la ilaha illa-l-Lah, wa ash-hadou anna Mouhammadan
rasalou-l-Lah.
Cheikh Abdou-Rahman A Tirmidhi a raconté : « Mon frère et moi avions rendu
visite à Cheikh Mouhammad Massoum
Ce dernier a offert à tout le monde un
cadeau de ses vêtements sauf à moi. À notre retour dans notre pays, j'étais très
triste parce que je n'avais rien reçu de lui. Après un certain temps, une rumeur
s'est répandue dans toute la ville que le Cheikh viendrait visiter la ville.
Tout le monde alla l'accueillir, et je suis allé avec eux. Le Cheikh arriva sur
un cheval blanc. Il me regarda et me dit : « Abdou-Rahman, ne sois pas triste.
Je voulais te tester et j'ai gardé pour toi ma robe spéciale (joubba) que j'ai
héritée de mon père, Sayyidina Ahmad al-Farouqi
. » J'ai ainsi mis le linge
sur moi. Aussitôt, tout disparut et mon Cheikh apparut devant moi. Il
apparaissait dans chaque atome et chaque particule. J'ai ainsi atteint un état
de félicité et j’ai accédé à la Présence Divine. »
Un jour, un non-voyant s'approcha du Cheikh et lui demanda : « Veuillez prier
pour moi qu'Allah me rende la vision ». Le Cheikh frotta de sa salive les yeux
de l’aveugle et lui dit : « Va chez toi et n'ouvre pas les yeux avant d'y
arriver. » Ce dernier, arrivé chez lui, ouvrit les yeux et recouvra aussitôt la
vision.
Certains dirent au Cheikh : « Il y a quelqu'un qui maudit les califes du
Prophète
o. » Il s'est alors fâché, et dans sa main, il y avait un couteau avec
lequel il coupait une pastèque. Il dit : « En coupant cette pastèque, je coupe
le cou de celui qui maudit les califes du Prophète
». L’homme en question
décéda immédiatement.
Parmi les histoires racontées par Cheikh Mouhammad al-Massoum
:
« Quand j'étais au Hadj (pèlerinage), j'ai vu la Kaaba me serrer dans ses bras
et m'embrasser avec énormément de compassion et d’émotion. Ensuite, Allah m'a
révélé dans une vision que des lumières et des bénédictions jaillissaient de
moi, et qui proliféraient jusqu'à couvrir tous les déserts, puis toutes les
montagnes, puis tous les océans, puis tous les univers, et qu'elles pénétraient
dans chaque atome de ces univers. Ainsi, tous ces atomes ont atteint l'amour de
l'Essence de la Kaaba. J'ai alors vu de nombreux Êtres spirituels, dont des
anges et des saints, tous debout en ma présence comme si j'étais leur sultan.
Ensuite, un ange me remis une lettre manuscrite sur laquelle il était écrit : "
De la part du Dieu des Cieux, des Univers et de toute la Création, j'accepte ton
pèlerinage " ».
« Puis j'ai continué mon voyage en direction de la Madinat'il-Mounawwarah, la
Cité du Prophète
où je lui rendis visite à sa tombe. Quand j'ai dirigé mon
visage vers le sien, j'ai vu le prophète sortir de sa tombe, puis il m'embrassa.
Je nous vîmes dans un état de communion où tout, en nous, fusionnait : nos
cœurs, nos langues, nos oreilles, jusqu'à ce que je ne me voyais plus qu’à
travers le Prophète
. Cette vision me transcenda dans la station de l'Ascension
où le Prophète
fut élevé lors de la Nuit de l'Ascension. Cette nuit-là, j’ai
acquis toutes les connaissances que le Prophète
voulait me transmettre. »
« Ensuite je me dirigeais vers les deux grands califes du Prophète
. Dès que je
me présenta devant Sayyidina Abou Bakr
, je me vis porter une robe rouge. Tandis
que devant Sayyidina Omar , je me vis porter une robe jaune. En quittant les
lieux, je portais une robe verte que je savais venir du Prophète
. Puis j'ai vu
une vision où Allah a levé tous les voiles sur mon cœur, et j'ai vu que tout ce
qu'Allah avait créé, de la Station du Trône (Aarsh) à la Station de la Terre,
avait besoin du bien-aimée Mouhammad
, et qu’il était le noyau de toute lumière
animant chaque atome. »
« Si je devais révéler ce que le Prophète m'avait transmis à ce moment-là, je
risquais de me faire décapiter. Par la suite, j’ai su que chaque prière ou
louange ou poésie sur le Prophète me serait subtilement destiné. Puis j'ai vu
tous les univers, de la Station du Trône à la Station du Monde, s’illuminer par
ma lumière. Quand vint le moment de retourner à mon pays, j'étais à ma dernière
visite au Prophète
et je pleurais lors des adieux. J'ai vu alors le Prophète
sortir de son maqam (gare), il me vêtit de robes qui n'avaient jamais été vues
auparavant et il posa une couronne sur ma tête. Cette couronne venait du Roi des
Rois, de la Présence Divine, ornée de divers Joyaux, dont la description serait
ineffable dans cette ère. Et je savais que cette couronne et ces robes
appartenaient à Allah Tout-Puissant et Exalté, qu'Il avait offertes à Son
Prophète
dans la nuit de l'Ascension et que le Prophète
m'a gardées pour cette
nuit-là. »
Cheikh Mouhammad Massoum était le miracle des miracles d'Allah et une lumière
qu'Allah a répandue sur ce monde afin de guider l'humanité. On raconte qu'il
aurait initié à cette tariqat plus de 900 000 adeptes et qu'il aurait eu 7 000
députés, chacun d'eux étant un saint. À noter qu’en une semaine de rencontres,
il pouvait amener son disciple à l'état d'Annihilation et, en un mois, à l'état
de Subsistance. On dit aussi qu'il pouvait élever son disciple à l'État
d'Existence en une seule séance au sein de son association.
Il rendit l’âme le 9 Rabi al-Awwal 1079 H. / 1668 G., après avoir transmis le
secret de cet Ordre à Sayfouddin al-Farouqi al-Moujaddidi
.
Cheikh Hisham Kabbani
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L'Ordre Naqshbandi
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