'Azizan Ali Ramitanî
Ce saint magnifique naquit à Ramitan, à quinze kilomètres de Boukhara.
On dit qu'il mourut à l'âge de cent trente ans. Selon certains, c'est 'Azizan qui convainquit Mongke (le successeur de Uguday, fils de Gengis Khan)
d'adopter l'islam. Selon une légende populaire (qui est parfois transposée sur son maître 'Arif) on raconte que le
Khan (Mongke) s'arrêta un jour dans le village o vivait 'Azizan qui
était tisserand. On pouvait voir 'Azizan à l'oeuvre sur un métier de son invention. Le Khan fut impressionné par son maintien
tranquille et son habileté, il lui demanda des
explications et 'Azizan répondit: "Mon attention extérieure se porte sur mon travail et mon attention intérieure sur
la vérité;
je n'ai pas le temps de porter attention à ce qui
se passe au dehors".
On disait aussi qu'il recevait son enseignement directement du Khidr. Tous les maîtres venaient le visiter
et s'étonnaient
de son pouvoir sur les coeurs.
Il faisait pratiquer aussi
bien le dhikr à haute voix que silencieux et certains
le lui reprochaient (et curieusement ces reproches existent
encore de nos jours contre ceux de sa lignée qui procèdent comme lui); ainsi le Sheikh Rukn ad-dîn lui demanda: Nous
avons entendu que vous
faites votre dhikr à haute voix. Quelle sorte de dhikr
est-ce là? 'Azizan de répondre: "Nous avons entendu dire que vous faites votre dhikr secrètement, n'est ce pas
dès lors comme si
vous le faisiez à haute voix! (puisque nous l'avons
"entendu" dire).
Un autre théologien célèbre de l'époque Saif ad-dîn, lui fit le même reproche,
'Azizan répliqua:
"Il y a un hadith sh'arif (une parole du Prophète) qui
dit qu'au moment de l'agonie, on devrait prononcer la confession
de foi à haute voix en même temps que l'on pousse le
dernier soupir. Or un vrai derviche respire comme si chaque
respiration était son dernier souffle".
Dans son autobiographie Hayat-Name, Baha'Ed-dîne écrit: "lorsque j'étais un petit garçon mon père
m'emmena à Samarkande o nous rendions visite au
grand chef spirituel de la ville.
Chaque jour je prenais part à leurs prières.
Quelques
temps plus tard nous retournâmes à Boukhara et nous nous
installâmes à Kars Al-'Arif. C'est à cette
époque que je reçus un présent: la coiffe
derviche (turban)
qui avait été portée précédemment
par le grand saint 'Azizan 'Ali Ramitanî. Aussitt que j'ai
mis cette coiffe sur ma
tête mon état intérieur fût complètement
transformé. Mon coeur se remplit de l'amour de Dieu et depuis cet
instant, j'ai porté cet amour en moi o que j'aille...
Au
sujet de Khawadjan 'Azizan 'Ali, Mawlâna Jalâl Ed-dîn
ar-Rûmi qui l"admirait écrit dans l'un des ses poèmes:
" Si l'état spirituel (hâl) n'était pas
préférable au discours(Qâl)
les notables de
Boukhara se seraient-ils faits esclaves du Khwadja 'Azizan 'Ali?".
Le
Khwaja disait aussi: "Le secret du dhikr efficace est de
répéter chaque mot comme s'il exprimait notre dernier souffle".
On
lui demanda un jour la signification du fait qu'il aurait
été initié par le Khidr-sur lui la paix-il
répondit:
"son initiation se passe dans les profondeurs du coeur, là o il n'y a plus de pensée ".
Il guérissait les âmes
mais aussi les corps et passait pour avoir arraché de nombreux
malades à la mort. Néanmoins, jamais, il ne
guérissait ou n'aidait quelqu'un parce qu'on lui demandait de
le faire mais seulement lorsqu'il en recevait l'ordre de Dieu.
Lorsqu'il fut près de
mourir , il avait alors cent trente ans et fit venir ses deux fils,
Khwaja Mohammad âgé de quatre vingt ans et Khwaja Ibrahim
âgé de trente ans. Il désigna pour lui
succéder son plus jeune fils Ibrahim. Conscient de la surprise
de l'entourage il dit:"Mohammed me rejoindra bientt!" De fait celui
ci mourut dix neuf jours plus tard tandis qu'Ibrahim vécu
encore soixante dix ans.
Apres son depard il passa le secret a
Mouhammad Baba as-Samassi,
Ch Hisham Kabbani
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