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        III - QUELLES 
        SONT LES PREUVES SUR LE TASSAWWOUF A PARTIR DES HADITHS? 
      
       
        Comme nous l’avons dit dans les paragraphes antérieurs, le 
        terme tassawwouf est un terme technique qui a pris ses origines 
        à travers les sens variés que nous avons cités dans 
        la première et seconde réponse. Il a ses racines profondes 
        dans la Sunna du Prophète, dans la mesure où son 
        origine est l’ihsan, l’état d’Excellence 
        qui est mentionné dans le hadith de Jibril, hadith qui 
        est connu par tous les savants comme «la source de la Sunna 
        et de tous les hadiths» (oumm al-Sunna wa oumm al-ahadith). 
      Oumm 
        al-Ahadith, Le Hadith De Jibril 
       
        Oumar – qu’Allah lui accorde Sa satisfaction – dit aussi: 
        «Pendant que nous étions assis un jour avec le Messager d’Allah 
        – la bénédiction et le salut d’Allah sur lui 
        – soudain un homme vint à nous. Il était habillé 
        d’un vêtement excessivement blanc. Ses cheveux étaient 
        très noir. Il n’y avait pas de signe de voyage sur cette 
        personne. Aucun d’entre nous ne le connaissait. Il alla s’asseoir 
        en face du Prophète – la bénédiction et le 
        salut d’Allah sur lui – appuyant ses genoux contre les genoux 
        du Prophète et ses mains sur ses jambes. 
      Il 
        dit: «O Muhammad! Informe-moi au sujet de l’Islam.» 
        Le Messager d’Allah – la bénédiction et le salut 
        d’Allah sur lui – dit: «L’Islam est le témoignage 
        qu’il y n’a de Dieu qu’Allah, et que Muhammad est le 
        Messager d’Allah; de faire la prière; de payer la zakat; 
        de jeûner pendant le mois du Ramadan; et d’effectuer le pèlerinage 
        à la (maison d’Allah) si tu as les moyens de t’y rendre.» 
        L’homme dit: «Tu as dit la vérité.» Nous 
        étions surpris de lui: comment peut-il être en train de poser 
        des questions au Prophète – la bénédiction 
        et le salut d’Allah sur lui – et en même temps confirmer 
        ses réponses? Ensuite il dit: «Parle-moi au sujet de la Foi.» 
        Le Prophète – la bénédiction et le salut d’Allah 
        sur lui – dit: «La Foi est de croire en Allah, Ses anges, 
        Ses livres, Ses messagers, au Jour du Jugement, et de croire en la prédestination, 
        le bon et le mal.» L’homme dit: «Tu as dit la vérité. 
        Maintenant, parle-moi au sujet de l’Ihsan (l'excellence).» 
        Le Prophète – la bénédiction et le salut d’Allah 
        sur lui – répondit: «L’Ihsan est d’adorer 
        Allah comme si tu Le vois, car si tu ne Le vois pas, certainement Il te 
        voit.» 
      L’homme 
        dit: «Maintenant informe-moi au sujet de l’Heure.» Le 
        Prophète – la bénédiction et le salut d’Allah 
        sur lui – dit: «Celui qui est questionné n’en 
        sait pas plus que celui qui questionne.» Il dit: «Ainsi parle-moi 
        au sujet de ses signes.» Il répondit: «La fille-esclave 
        donnera naissance à ses maîtresses, et tu verras les va-nu-pieds, 
        pauvres bergers construire de grands buildings.» Alors il s’en 
        alla et le temps s’écoula. Longtemps après il me dit: 
        «O `Oumar, sais-tu qui posait ces questions?» Je dis: «Allah 
        et Son Messager savent mieux.» Il dit: «Il n’était 
        rien d’autre que Gabriel. Il était venu vous enseigner votre 
        religion.» Rapporté par Mouslim. 
      Dans 
        ce hadith, Jibril a divisé la Religion en trois catégories 
        ou branches, à partir desquelles toute la religion, tous les hadiths 
        et toute la Sunna dérivent. Et, il précisa chaque 
        branche en posant chaque question séparément. La première 
        branche était au sujet de la question «Qu’est-ce l’Islam?», 
        la seconde était au sujet de la question «Qu’est-ce 
        l’Iman?», et la troisième était au 
        sujet «Qu’est-ce l’Ihsan?» Nous ne pouvons 
        pas dire que la Religion est seulement l’Islam, ou seulement l’Iman 
        ou seulement l’Ihsan. Nous disons que chaque branche est 
        essentielle à la Religion, et ne peut pas être séparée. 
        Le Prophète, dans ses réponses à ces questions confirma 
        ceci et dit à ses Compagnons après que Jibril soit parti, 
        «Jibril était venu vous enseigner votre religion.» 
      Nous 
        voyons à partir de ce hadith de Jibril qu’il catégorisa 
        la religion en trois piliers ou composantes essentielles. Le premier est 
        le pilier de l’Islam. Le deuxième est le pilier 
        de l’Iman et le troisième est le pilier d’Ihsan. 
        Le premier pilier est le côté pratique de la religion, comprenant 
        l’adoration, les actions et autres obligations. L’état 
        de ce pilier est le côté externe du soi, qui a attrait au 
        corps et à la communauté. Les savants appellent celui-ci 
        la Chari`a. Les savants sont spécialisés en cette science 
        et elle fut nommée «Science de la Jurisprudence» (`ilm 
        al-fiqh). Le second pilier consiste en la croyance à travers 
        l’esprit et le cœur. Cela signifie croire en Allah, en Ses 
        Messagers, Ses Livres, les Anges, le Jour du Jugement, et le Destin. Et 
        ceci fut connu par les savants comme `ilm al-tawhid. Le troisième 
        pilier est le principal sujet du tassawwouf. 
      La 
        troisième composante de la Religion De L’Islam: 
        Ihsan (La Perfection Du Caractère) 
      Le 
        troisième aspect de la Religion est connu comme l’aspect 
        spirituel du cœur, qui combine avec le premier pilier, l’adoration, 
        et le deuxième pilier, la croyance, amène l’individu 
        à être conscient d’être en présence d’Allah 
        dans toutes ses actions et pensées comme s’il Le voyait. 
        Et s’il ne peut Le voir – parce que personne ne peut Le voir 
        dans cette vie -- alors, il doit garder la permanence de la présence 
        d’Allah dans son cœur, sachant qu’Il est présent 
        dans chaque atome et chaque particule de son adoration et de sa croyance 
        – voilà, les états et qualités de son adoration 
        et sa croyance. En conséquence, cela produira en lui un état 
        d’excellence, un état de haute qualité, en ayant à 
        l’esprit la présence de la vision d’Allah sur lui et 
        en ressentant le plaisir spirituel et la lumière de la connaissance 
        qu’Allah dirigera à son cœur en guise de Sa faveur et 
        de Sa gratitude. Voilà ce que les savants ont nommé la Science 
        de la Vérité ou `ilm al-haqiqa, connue dans le 
        temps des Compagnons comme al-siddiqiyya ou la voie des saints 
        véridiques. C’est plus tard qu’il fut connu sous le 
        nom de tassawwouf. 
      Nous 
        pouvons résumer les définitions précédentes 
        en disant que l’islam prescrit les comportements du Musulman, l’iman 
        décrit ses croyances et les définit, et l’ihsan 
        se réfère à l’état du coeur qui détermine 
        si l’Islam et l’Ihsan de l’un portera fruit 
        dans cette vie ou dans celle de l’au-delà. L’évidence 
        de ceci est rapporté dans Boukhari dans le hadith mentionné 
        dans les paragraphes précédents: «Sûrement il 
        y a un morceau de chair dans le corps, s’il est bon tout le corps 
        est bon et s’il est corrompu tout le corps est corrompu et c’est 
        le cœur.» 
         
         
  
   
      
         
           
             
               
               
               
              DIN                          {   al 
              islam 
               
           
         
        | 
     
         
      
        - chahada
 
        -  salat
 
        -  zakat 
 
        -  sawm
 
        -  
          
 hajj  
              
         
        | 
      | 
   
   
    |  
        
         
         
         
        AL                          {    al 
        iman
  | 
     
      
        -  billah 
 
        -  wa mala'ikatihi
 
        -  wa koutoubihi
 
        -  wa roussoulihi
 
        -  wa al-qadar khayrihi wa charrihi
 
        -  wa al-yawmi al-akhir
 
         
        | 
   
   
    |  
        
         
                                                  an 
        tabouda- Allah 
        ISLAM                        {  ka-annaka 
        tarah  
                          ihsan
  | 
     
      
        - taqwa 
 
        -  wara’
 
        -  zouhd
 
        -  khouchou 
 
        - khoudou
 
        -  sabr 
 
        -  tawba
 
        -  rahma
 
        -  karam
 
        -  hilm 
 
        | 
      | 
   
    
    
 
        Ihsan est divisé en plusieurs parties comprenant toutes 
        les bonnes caractéristiques et qualités du croyant telles 
        que taqwa (la crainte d’Allah), wara' (la peur 
        scrupuleuse d’Allah), zouhd (l’ascétisme), 
        khoushou (la révérence), khoudou (l’humilité), 
        sabr (la patience), sidq (la franchise), tawakkoul 
        (la confiance), adab (les bonnes manières), tawba 
        (le repentir), inaba (le retour à Allah), hilm 
        (l’indulgence), rahma (la compassion), karam (la 
        générosité), tawadou' (l’humilité), 
        haya (la modestie), chaja`a (le courage), etc.. 
      Toutes 
        ces qualités sont celles du Prophète  , 
        et le caractère du Prophète est le Coran, selon le dire 
        d’Aïcha «Son caractère était le Coran.»[24] 
        Le Prophète  à 
        son tour revêtit ses Compagnons avec ces qualités si bien 
        qu’ils devinrent de parfaits et de brillants exemples pour l’humanité 
        à savoir comment les êtres humains devraient vivre en parfaite 
        harmonie avec le Créateur et entre eux. 
      Dans 
        son explication de ce hadith, l’Imam Nawawi parle de l’Ihsan 
        sous les termes de maqam al-mouchahada (la station de l’expérience) 
        et maqam al-siddiqin (la station des Saints les plus véridiques) 
        qui sont des branches du tassawwouf. Le texte complet du commentaire sur 
        le hadith de Jibril par l’Imam Nawawi est le suivant. 
       
        LE COMMENTAIRE DE L’IMAM NAWAWI SUR 
        LE HADITH DE JIBRIL 
       
        «Parle-moi au sujet de la foi (iman).» 
      L’Iman, 
        lexiquemment parlé, signifie une conviction de nature générale. 
        Légalement, c’est une expression pour une conviction spécifique 
        dans la croyance en Allah, Ses anges, Ses livres, Ses messagers, le jour 
        dernier, et tout ce qui est décrété, le bon et le 
        mal. Islam est un mot signifiant la performance des obligations légales. 
        Celles-là sont les actions externes que l’on applique à 
        soi-même. 
      Allah 
        Le plus Exalté a fait une différence entre la foi (iman) 
        et la soumission et ceci est aussi mentionné dans le hadith. Il 
        dit: «Les Arabes disent: «Nous avons la foi.» 
        Dit: «Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous 
        sommes simplement soumis» (49:14). Ceci est parce que les 
        hypocrites priaient, jeûnaient, et payaient l’aumône 
        légale cependant ils niaient dans leur cœur. Lorsqu’ils 
        prétendaient avoir la foi, Allah déclara leur revendication 
        de mensonge à cause du refus dans leur cœur, mais Il confirma 
        leur revendication de soumission à cause de leur accomplissement 
        des devoirs. 
      Allah 
        dit: «Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: 
        «Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah,» 
        Allah sait que tu es vraiment Son Messager, et Allah atteste que les hypocrites 
        sont assurément des menteurs» (63:1). Ils sont menteurs 
        dans leur revendication d’attestation au message puisque leurs cœurs 
        le nient. Les mots de leur bouche ne sont pas en accord avec le contenu 
        de leurs cœurs, alors que la condition de l’attestation au 
        message est que la langue confirme ce que contient le cœur. Lorsqu’ils 
        mentaient dans leur revendication, Allah exposait leur mensonge. 
      Puisque 
        la foi est aussi une condition pour la validité de la soumision, 
        Allah l’Exalté différencie le soumis (musulman) du 
        croyant (mou'min) en disant: «Nous avons donc fait 
        sortir ce qu’il y avait comme croyants, mais Nous n’y avons 
        trouvé qu’une maison de gens soumis» (51:35-36). 
        Cette distinction lie la croyance et la soumission comme étant 
        une condition et son exécution. 
      Pour 
        finir, Allah désigna la prière par le nom de "foi" 
        lorqu’Il dit: «Et ce n’est pas l’objectif 
        d’Allah de vous faire perdre votre foi» (2:143) et 
        «Tu n’avais aucune connaissance du Livre ni de la 
        Foi» (42:52). Il parle de la prière. 
      «Et 
        de croire en ce qui a été décrété (qadar), 
        le bien et le mal.» 
      Le 
        mot est prononcé de deux manière; qadar et 
        qadr. 
      La 
        voie des Gens de La Vérité (c’est-à-dire Ahl 
        al-Sunna wa al-Jama`a) est de fermement croire au décret d’Allah. 
        Le sens de ceci est qu’Allah – Glorifié et Exalté 
        soit-Il – a décrété les choses depuis la pré-éternité 
        et qu’Il – Glorifié et Exalté soit-Il – 
        sait qu’elles se manifesteront aux temps qui sont connus de Lui; 
        et elles se dérouleront exactement selon ce qu’Il a décrété 
        – Gorifié et Exalté soit-Il! 
      Sache 
        qu’il y a quatre sortes de décrets: 
      1. 
        Le décret dans la Prescience Divine. Il est dit à 
        son sujet: L’affection (`inaya) devant l’amitié 
        (milaya), le plaisir avant la naissance, et la moisson se poursuit 
        dès les premiers fruits. Allah l’Exalté dit: «Est 
        détourné de lui quiconque a été fait pour 
        être détourné» (51:9). En d’autres mots, 
        l’un est détourné d’entendre le Coran et de 
        croire dans ce monde celui qui a été détourné 
        d’eux dans la pré-éternité.»[25] 
       
        2. Le décret sur la Tablette Protégée. Un 
        tel décret peut être changé. Allah: «Allah 
        efface ce qu’Il veut, et Il confirme ce qu’Il veut, et l’Ecriture 
        Mère est auprès de Lui» (13:39). Nous savons 
        qu’Ibn `Oumar avait l’habitude de dire dans ses invocations: 
        «O Allah, si Tu as prédestiné des difficultés 
        pour moi, efface-les et écrit de la félicité pour 
        moi.» 
      3. 
        Le décret dans la matrice concernant ce que l’ange 
        est ordonné d’écrire au sujet de la subsistance et 
        le terme de la vie de l’un, et s’il sera malheureux ou prospère. 
      4. 
        Le décret qui consiste à rejoindre des choses spécifiques 
        pré-établies au moment où elles doivent se dérouler, 
        car Allah l’Exalté a créé à la fois 
        le bien et le mal et a ordonné qu’ils atteignent Ses serviteurs 
        au temps désigné par Lui. 
      Il 
        est évident qu’Allah Tout -Puissant créa à 
        la fois le bien et le mal puisqu’Il dit: «Les criminels sont 
        certes dans l’égarement et la folie. Le jour où on 
        les traînera dans le feu sur leur visage on leur dira: "Goûtez 
        au contact de l’enfer Sakar." Oui! Nous avons créé 
        toute chose avec mesure (qadar)» (54:47-49). Ce verset 
        fut révélé concernant les partisants du libre arbitre 
        absolu ou Qadariyya à qui on a dit: «Votre croyance 
        est en enfer.» 
      Comme 
        évidence supplémentaire de ce qui a été décrété 
        , l’Exalté dit: «Dis: Je cherche refuge auprès 
        du Seigneur du couperet contre le mal qu’Il a créé» 
        (113:1-2). La lecture de ce serment au moment où quelque chose 
        de bien arrive au serviteur d’Allah repoussera le mal avant qu’il 
        l’atteigne. Il y a aussi dans le hadith: «Les bonnes actions 
        et renforcer les liens familiaux évitent une mort terrible et éventuellement 
        la change en une bonne» [26]; «L’invocation 
        et l’affliction sont suspendues entre le ciel et la terre, vivante, 
        et l’invocation repousse l’affliction avant qu’elle 
        ne descende.»[27] 
      Les 
        partisans du libre arbitre absolu [les Mou`tazila] prétendent 
        qu’Allah l’Exalté n’a prédestiné 
        aucune chose, que Sa connaissance ne les précède pas, qu’elles 
        commencent à exister seulement lorsqu’elles se déroulent 
        et que c’est à ce moment seulement qu’Il – Exalté 
        soit-Il – les connait. Ils mentent au sujet d’Allah. -Exalté 
        soit-Il -Il est très haut, au-dessus de leur propos mensonger. 
        Ils rentrèrent dans l’obscurantisme. 
      Plus 
        tard les Qadariyya disent que le bien provient d’Allah 
        pendant que le mal provient de quelqu’un d'autre que Lui. Allah 
        est aussi Exalté haut au-dessus d’une telle déclaration. 
        Dans un hadith authentiquement rigoureux, le Prophète 
        dit: «Les croyants au libre arbitre absolu sont les Zoroastriens 
        de cette Communauté.»[28] Il les nomma 
        Zoroastriens parce que leur école de pensée ressemble à 
        celle du dualisme Zoroastrien. Les Dualistes prétendent que le 
        bien est effectué par la lumière et le mal par l’obscurité, 
        et c’est ainsi qu’ils méritèrent ce nom. Similairement, 
        les partisants du libre arbitre absolu attribuent le bien à Allah 
        et le mal à quelqu'un d’autre que Lui– Exalté 
        soit- Il –Il est le Créateur à la fois du bien et 
        du mal. 
      L’Imam 
        des Deux Sanctuaires[29] dit dans le "Livre de 
        Guidance aux Preuves Définitives Concernant les Fondations de la 
        Coyance"[30] que certains des Qadariyya 
        disent: «Ce n’est pas nous, mais vous (Ahl al-Sunna) 
        qui êtes les Qadariyya à cause de votre croyance 
        au soit disant Décret.» Jouwayni répondit à 
        ces ignares qu’ils se sont attribués le pouvoir du décret, 
        et quiconque revendique, par exemple, le pouvoir du mal et se l’attribue, 
        mérite son attribut, plutôt que celui qui l’attribue 
        à d’autres qu’à lui-même et nie toute 
        paternité à son sujet. 
      «Informe-moi 
        au sujet de l’ihsan.» Il dit: «L’ihsan c’est 
        l ‘adoration d’ Allah comme si tu Le voyais.» 
      Ceci 
        est la station de la Vrai Vision (maqam al-mouchahada). Quiconque 
        est capable de voir directement le Roi répugne à se tourner 
        vers d’autres que Lui dans la prière et à affairer 
        son cœur avec d’autres que Lui. 
      La 
        Station d’ihsan est la Station des Saints les Plus Véridiques 
        (maqam al-siddiqin) à laquelle nous avons fait référence 
        dans notre commentaire sur le hadith de l’intention (Les actions 
        sont selon leurs intentions): 
      [Al-Mouhassibi 
        dit: «La véracité (sidq) en tant qu’attribut 
        d’un serviteur d’Allah, signifie la constance dans le comportement 
        visible et caché d’une personne, en privé comme en 
        public. La véracité est réalisée après 
        la réalisation de toutes les stations (maqamat) et états 
        (ahwal). Même la sincérité (ikhlas) 
        a besoin de la véracité, alors que la véracité 
        n’a besoin de rien, parce que quoique la réelle sincérité 
        est de chercher Allah à travers l’obéissance, on peut 
        chercher Allah en priant et toujours être insouciant ou absent en 
        son propre cœur en cours de prière. La véracité 
        est ainsi chercher Allah au moyen de l’adoration avec une complète 
        présence du cœur devant Lui. En vérité tout 
        véridique (sadiq) est sincère (moukhlis), pendant 
        que tout sincère n’est pas véridique. Ceci est la 
        signification de connection (ittissal) et déconnection 
        (infissil): le véridique s’est déconnecté 
        de tout ce qui est autre qu’Allah (ma siwa Allah) et il 
        s’est empressé en la présence auprès d’Allah 
        (al-houdour billah). Ceci est aussi le sens de la renonciation 
        (takhalli) de tout ce qui est autre qu’Allah et l’auto-revêtement 
        (tahalli) avec la présence auprès d’Allah, 
        Le Glorifié, L’Exalté.»]  
      «Il 
        te voit certainement». 
      Il 
        voit ton insouciance si tu es insouciant pendant la prière et que 
        tu converses avec ton moi. 
      «Informe-moi 
        au sujet de l’Heure.» Il répondit: «Celui qui 
        est interrogé n’en sait pas plus sur elle que celui qui l’interroge.» 
      Cette 
        question indique que le Prophète – le salut et la paix d’Allah 
        sur lui – ne connaissait pas l’Heure. La connaissance de l’Heure 
        est parmi les choses dont Allah s’est réservé la connaissance. 
        Il dit: «La connaissance de l’Heure est auprès 
        d’Allah» et «C’est lourd dans les cieux et sur 
        la terre, et elle ne viendra à vous que soudainement» 
        (7:187) et «Qu’en sais-tu? Il se peut que l’Heure 
        soit proche» (33:63, 42:17). 
      En 
        ce qui concerne ceux qui prétendent que l’âge de ce 
        monde est de 70000 ans et qu’il en reste 63000, c’est une 
        fausse déclaration rapportée par al-Tawkhani dans les «Causes 
        de la Révélation» par certains astrologues et mathématiciens. 
        Encore, quiconque prétend que le terme du monde est de 7000 années, 
        fait une affirmaton audacieuse au sujet de l’Inconnu, et ce n’est 
        pas permis d’y croire. 
      «Informe-moi 
        au sujet de ses signes.» Il répondit: «Quand la fille-esclave 
        donnera naissance à sa propre maîtresse.» 
      Une 
        autre version dit: «à son maître.» La plupart 
        des commentateurs disent que ceci est un signe de multiplicité 
        des filles-esclaves et leurs progénitures. Un enfant né 
        d’un maître de fille-esclave est comme son maître, parce 
        que les possessions du proprétaire vont à ses enfants. Certains 
        disent que la signification se réfère aux filles-esclaves 
        donnant naissance à des rois. La mère tombera alors sous 
        la souveraineté de son fils. Une autre signification est qu’une 
        personne peut avoir un fils avec une fille-esclave avant de la vendre; 
        ensuite le fils grandit et achète sa propre mère. Ceci est 
        une des conditions de l’Heure. 
      «Quand 
        tu verras les va-nu-pieds, les déguenillés, les pauvres 
        gardiens de bêtes rivalisant les uns les autres dans la construction 
        de grands buildings.» 
      Cela 
        signifie que les Bédoins qui vivent dans le désert et leurs 
        semblables parmi les parvenus et les pauvres deviendront des experts dans 
        l’érection de grandes structures. Le monde leur sera généreux 
        et ils finiront par vivre dans le luxe avec leurs buildings. 
      «Et 
        il (le Prophète) attendit [labitha] longtemps.» 
      Les 
        rapports disent aussi: «J’attendis [labithou] longtemps.» 
        Les deux sont fiables. Dans la narration d’Abou Dawoud et de Timidhi, 
        `Oumar dit: «Après trois jours.» Dans le Charh 
        al-Tanbih de Baghawi, il est rapporté: «Après 
        trois jours ou plus,» ce qui apparemment signifie après que 
        trois nuits soient passées. Tout ceci apparemment contredit la 
        version d’Abou Hourayra dans sa narration (dans Boukhari): «L’homme 
        se leva et parti, après lequel le Messager d’Allah dit – 
        la paix et le salut d’Allah sur lui: «Ramenez-moi cette personne» 
        et ils le cherchèrent pour le ramener, mais ils ne trouvèrent 
        personne. Alors il dit—la paix et le salut d’Allah sur lui: 
        «C’était Gabriel.»» 
      Il 
        est possible de réconcillier les deux versions de l’évènement 
        en considérant qu’Oumar n’a peut être pas été 
        présent au moment de la révélation du Prophète 
        – la paix et le salut d’Allah sur lui –qu’il s’était 
        levé et avait pris congé du groupe à ce moment-là. 
        Ainsi le Prophète   
        fit juste sa révélation à ceux qui furent présents, 
        et ils informèrent `Oumar à leur tour après trois 
        jours, puisqu’il n’avait pas été présent 
        au moment où le reste des Compagnons avaient été 
        informés. 
      «C’était 
        Gabriel. Il était venu vous enseigner les prescriptions de votre 
        religion.» 
      Il 
        y a une indication dans cette déclaration que l’islam, 
        l’iman, et l’ihsan sont ensembles nommés «religion» 
        (din). 
      Le 
        hadith démontre que la croyance au décret d’Allah 
        est une obligation, et que l’on doit éviter les choses interdites, 
        et que le contentement avec ce qui advient est une obligation. 
      Un 
        homme vint à Ahmad ibn Hanbal – qu’Allah soit satisfait 
        de lui – et dit: «Donne-moi des conseils»: Il lui dit: 
      «Si 
        Allah l’Exalté S’est approprié la provision 
        de toutes les subsistances, pourquoi t’inquiètes-tu? Si en 
        vérité la compensation pour toutes les choses appartiennent 
        à Allah, pourquoi être mesquin? Si en vérité 
        il y a un Paradis, pourquoi ne pas s’appaiser maintenant? Si en 
        vérité il y a un Feu, pourquoi désobéir? Si 
        le questionnement de Mounkar et de Nakir est vrai, qu’est-ce qui 
        est bon de se tenir en compagnie des humains?[31] 
        Si le monde est destiné à une instinction, quelle paix d’esprit 
        y a-t’il? Si en vérité il y a un compte à rendre, 
        à quoi servent les possessions? Et si toutes les choses sont mesurées 
        et décrétées à passer, pourquoi avoir peur?» 
      L’auteur 
        de Maqamat al-`oulama (Les stations des érudits)[32] 
        mentionne que le monde est divisé en 25 parties: 
      
        - Cinq 
          ont rapport à ce qui est mesuré et décrété 
          à se produire: la subsistance, les enfants, les parents, le pouvoir, 
          et l’âge;
 
        -  
          Cinq ont rapport à l’effort personnel (ijtihad): 
          le paradis, l’enfer, la décence, la galanterie, et l’écriture;
 
        - Cinq 
          ont rapport à l’habitude: manger, dormir, marcher, l’accouplement, 
          et se soulager des excréments;
 
        - Cinq 
          ont rapport à la constitution naturelle: l’abstinence, 
          la pureté, l’altruisme, la beauté, et la dignité;
 
        - Cinq 
          ont rapport à l’héritage: la richesse, les relations, 
          l’indulgence, la vérité, et la loyauté.
 
       
      Aucun 
        des éléments ci-dessus cités ne contredit le dire 
        du Prophète – la paix et le salut d’Allah sur lui – 
        où il dit «Toute chose est mesurée et destinée 
        à passer.»[33] Au contraire, cela veut 
        dire que certaines de ces choses sont déterminées par des 
        causes (secondaires), tandis que d’autres ne le sont pas, et toute 
        chose est destinée mesurée et destinée à passer. 
         
      L’école 
        d ’Ihsan et de Tazkiya 
         
        L’école à laquelle les Compagnons furent formés 
        n’a pas péri après la mort du Prophète. Au 
        contraire, les méthodes et la connaissance, dont Il était 
        doté, furent transmises à ses Compagnons – qu’Allah 
        soit satisfait d’eux – et chacune était une école 
        à partir de laquelle la Umma dériva ses enseignements. 
        Avec le passage du temps, ces écoles développèrent 
        et formalisèrent leurs méthodes et créèrent 
        une science distincte nommée la Science de tassawwouf. 
        Tout comme les écoles de Chari`a se formèrent au cours des 
        trois premiers siècles de l’Islam, de même de distinctes 
        et visibles écoles de tassawwouf passèrent la connaisance 
        et science aux générations successives de Musulmans. Et 
        comme la Chari`a ne se développa pas en dehors du cadre de l’Islam, 
        du Coran et de la Sunna, même si ses branches et son contenu 
        couvrent plusieurs éléments non mentionnés verbalement 
        dans ces sources, de même le tassawwouf se développa 
        basé sur la structure établie par le Livre et la Sunna 
        et jamais ne déborda des limites de ces paramètres. 
      La 
        Relation Entre Chari`a Et Haqiqa 
         
        Le nom de «Science de Réalité» ou `ilm al-haqiqa 
        est souvent attribué au tassawwouf. L’Imam 
        Ahmad dit après avoir entendu al-Harith al-Mouhassibi parlé: 
        «Je n’ai jamais entendu à propos de la Science des 
        Réalités (`ilm al-haqa`iq) des mots comme ceux 
        prononcés par cet homme.»[34] Le sens de 
        cette expression est que la réalité de l’adoration 
        du servant consiste en la condition spirituelle du cœur, pendant 
        que la performance de son adoration consiste à remplir légalement 
        ses obligations externes. Cette dernière, l’ensemble des 
        obligations externes, est l’objet de la Chari`a et ses 
        ramifications sont nombreuses tandis que la première, la réalité 
        de l’adoration, est le sujet du haqiqa dont les ramifications sont 
        très peu nombreuses. 
      Un 
        exemple de ces deux aspects est illustré par la prière. 
        Il est obligatoire d'accomplir la prière avec tous ses mouvements, 
        ses règles essentielles, selon les stipulations de la Chari`a. 
        Ceci est connu comme jassad al-salat ou le «corps de la prière.» 
        Cependant, l’un des principes essentiels de la prière est 
        de garder son cœur en la présence Divine d’Allah et 
        de savoir qu’Il nous observe au cours de la prière. Ceci 
        nous donne la Réalité et l’Essence de la prière. 
        Nous savons que les gens peuvent exercer toutes les actions extérieurs 
        essentielles (visibles) de la prière, mais leur cœur peut 
        ne pas y être présent. Ce que l’état d’ihsan 
        défini est de garder le cœur pur et propre de toute sorte 
        de mauvaises pensées et attachements aux distractions de ce monde. 
        Ceci fut la pratique du Prophète   
        parce qu’il dit qu’il était venu pour détourner 
        les gens de l’attraction de ce monde et de ses distractions. 
      Nous 
        voyons dans cette comparaison que la forme de la salat est son corps, 
        pendant que l’humilité et l’auto-effacement (khouchou') 
        est son âme. Quel est ainsi le bénéfice du corps sans 
        son âme? Si la prière est un mouvement sans présence 
        d’esprit, alors l’action est similaire à celle d’un 
        robot. Autant l’âme a besoin d’un corps pour y vivre, 
        autant le corps a besoin d’une âme pour lui donner vie. Similairement 
        la relation entre Chari`a et Haqiqa est comme la relation 
        entre le corps et l’âme. Le croyant parfait qui a atteind 
        l’état d’ihsan est celui qui peut joindre 
        les deux. 
      Une 
        autre expression pour cette distinction fût donné par le 
        Prophète dans l’un de ses hadiths : 
      La 
        connaissance est de deux sortes: la connaissance établie dans le 
        cœur et la connaissance établie sur la langue.[35] 
         
      Al-`Izz 
        ibn `Abd al-Salam al-Maqdissi (à ne pas confondre à Cheick 
        al-Islam al-Soulami) expliqua cette différence entre Chari`a 
        et Haqiqa dans son essai sur le tassawwouf intitulé 
        Hall al-roumouz wa mafatih al-koumouz (Le dévoilement 
        des symboles et les clefs des trésors): 
      La 
        connaissance est de deux sortes: la connaissance extérieure (`ilm 
        al-zahir) qui s’applique à la Chari`a, et la connaissance 
        intérieure (`ilm al-batin) qui s’applique au Haqiqa. 
        Le Prophète dit: La connaissance est de deux sortes…[36] 
      L’Imam 
        al-Shafi`i fit allusion à la même distinction dans son dire: 
        «La connaissance est de deux sortes: la connaissance des croyances 
        et la connaissance des corps.» Souyouti le relata dans l’introduction 
        de son livre al-Tibb al-nabawi.[37] 
      Ceci 
        est la compréhension essentielle du tassawwuf – 
        combiner Chari`a et Haqiqa, l’âme et le corps, l’externe 
        et l’interne. A cause de la grande difficulté d’accomplir 
        cet objectif, les méthodes du tassawwuf sont souvent appelées 
        guerre spirituelle ou jihad al-nafs. 
      Le 
        Grand Jihad: Le Jihad Contre L’Ego. 
        (Jihad Al-Nafs) 
      Allah 
        déclare dans le Coran qu’Il accepte les actions de dévotions 
        seulement de ceux qui se purifient (qad aflaha man zakkaha 
        91:9 ), qui ont un cœur sain (illa man 
        ata Allaha bi qalbin salim 26:89), et qui montre un esprit 
        humble (innaha lakabiratoun illa `ala al-khchi`in 
        2:45). La purification de l’Intention est l’idée majeure 
        de ces versets. Ceci est la raison pour laquelle les grands savants tels 
        que Boukhari, Chafi`i, Nawawi et autres, commencèrent leurs livres 
        de fiqh avec le hadith de l’intention: «Les actions 
        sont jugées selon l’intention.» 
      Un 
        acte considéré du point de vue externe comme un acte d’adoration 
        mais performé sans une pure intention n’est pas considéré 
        comme une adoration, même combattre et mourir pour la défense 
        des Musulmans. Le Prophète dit au sujet d’un tel combattant, 
        «c’est un compagnon du feu», et ils sont appelés 
        dans la Chari`a: chahid al-fassad (martyr corrompu). C’était 
        un mounafiq (quelqu’un qui dissimule la croyance) de Madina. 
        Ainsi la purification de l’intention est nécessaire pour 
        les cinq piliers de l’Islam. C’est dans ce sens – la 
        purification de l’intention – que l’expression jihad 
        al-akbar (le plus grand jihad) est souvent utilisée en référence 
        à l’auto-purification et c’est aussi dans ce sens que 
        sa supériorité s’affirme. 
      Ibn 
        Qayyim al-Jawziyya dit dans al-Fawa`id:  
      Allah 
        dit: «Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause, 
        Nous les guiderons certes sur Nos sentiers» (29:69). Il 
        a ainsi défini la direction du jihad. Partant de là, 
        les meilleurs sont ceux qui luttent le plus pour Sa cause, et la jihad 
        la plus importante est le jihad (afrad al-jihad) contre l’égo, 
        le jihad contre les désirs, le jihad contre satan 
        et le jihad contre le bas-monde (jihad al-nafs wa jihad al-hawa 
        wa jihad al-satan wa jihad al-dunya). Quiconque lutte contre ces 
        quatre jihads, Allah les guidera aux voies de Son bon plaisir qui conduit 
        à Son Paradis, et quiconque abandonne le jihad, alors 
        il renonce à être guidé en proportion de son abandon 
        au jihad. 
      Al-Jounayd 
        dit: «Ceux qui luttent contre leurs désirs et se repentent 
        par notre amour, nous les guiderons sur la voie de la sincérité, 
        et on ne peut lutter contre son ennemi extérieurement (c’est-à-dire 
        avec le sabre) sauf celui qui lutte contre ses ennemis internes. Ainsi 
        quiconque a la victoire sur eux (le moi) sera victorieux sur ses ennemis, 
        et quiconque est défait par eux (le moi) sera défait par 
        son ennemi.»[38]  
      La 
        concurrence et la rivalité sont permises dans l’excellence 
        de l’adoration. Dans ce respect, Allah établit dans Son Livre 
        des niveaux entre les croyants, et ceci est aussi clarifié par 
        d’innombrables hadiths. La récompense de la jihad est immense 
        comme cela est prouvé par le hadith du Prophète 
          lorsqu’il dit que 
        s’il pouvait , il aurait demandé à Allah de le ramener 
        en vie afin qu’il puisse retourner combattre et mourir plusieurs 
        fois en chahid ou martyr. Mais toujours est-il qu’avec respect pour 
        la présente issue, ceux qui se souviennent d’Allah – 
        y compris les parfaits savants qui sont les réels connaisseurs 
        d’Allah – sont supérieurs au moujahidin. Par 
        exemple, quoique Zayd ibn Haritha et Khalid ibn Walid furent de grands 
        généraux, leur disparution fut moins lourde, en terme de 
        perte pour les Musulmans, que celle d’Abou Moussa al-Ach`ari ou 
        d’Ibn `Abbas. Pour cette raison, le Prophète déclara 
        explicitement la supériorité de ceux qui se souviennent 
        d’Allah dans les deux authentiques hadiths suivants. 
      Le 
        Prophète dit: «Voulez-vous que je vous dise quelles sont 
        vos meilleures œuvres, quelles sont celles qui sont les plus pures 
        et les plus cotées auprès de votre Seigneur, celles qui 
        élèvent très haut votre degré, celles qui 
        vous rapportent plus de salaire que de dépenser votre or et votre 
        argent au service d’Allah ou prendre part à la jihad en tuant 
        ou en se faisant tuer dans la voie d’Allah?» Ils dirent: «Nous 
        voulons bien.» Il dit: «C’est l’invocation d’Allah.»[39] 
         
      Il 
        dit aussi: «Même si quelqu’un frappe les mécréants 
        et les idolâtres avec son sabre jusqu’à ce qu’il 
        les brise, et meurt teinté complètement par leur sang, les 
        invocateurs d’Allah lui sont supérieurs d’un degré.»[40] 
         
      Hadiths 
        sur le Jihad contre L’Ego 
         
        Le savant de hadiths Moulla `Ali al-Qari dans son livre al-Mawdou`at 
        al-koubra connu aussi sous le nom al-Asrar al-marfou`a dit: 
      Souyouti 
        dit: al-Khatib al-Baghdadi rapporte dans son livre «Histoire» 
        sur l’autorité de Jabir: Le Prophète   
        revint de l’une de ses batailles et dit: «Vous avez avancé 
        de la meilleure manière: vous êtes revenu du plus petit jihad 
        au plus grand jihad.» Ils disent: «Et quelle est le plus grand 
        jihad?» Il répondit: «Le combat (moujahadat) 
        des serviteurs d’Allah contre leurs vains désirs.» 
      Ibn 
        Hajar al-`Asqalani dit dans Tasdid al-qaws: «Ce dire est 
        répandu et c’est un dire rapporté par ibn Ablah selon 
        Nisa`i dans al-Kouna. Ghazali le mentionne dans le Ihya' 
        et al-`Iraqi dit que Bayhaqi le rapporte sur l’autorité de 
        jabir et dit: Il y a une faiblesse dans sa transmission.»[41] 
      Le 
        hafiz Ibn Abou Jammal al-Azdi al-Andalousi (d.695) dit dans son commentaire 
        sur Boukhari intitulé Bahjat al-noufous:  
      `Oumar 
        rapporte qu’un homme vint au Prophète lui demander la permission 
        d’aller en jihad. Le prophète lui demanda: «Tes 
        parents sont-ils en vie?» Il dit qu’ils le sont. Le Prophète 
        répliqua: « Alors force-toi à respecter leurs droits» 
        (fihima fa jahid)… Il y a dans ce hadith l’évidence 
        que la Sunna pour entrer dans la voie et d’entreprendre 
        l’auto-discipline est d’agir sous la direction d’un 
        expert, afin qu’il nous soit montré la meilleure voie celle 
        qui nous convient, et la plus fiable pour l ‘aspirant. Car lorsque 
        ce Compagnon désira aller en jihad, il ne se contenta 
        pas de sa propre opinion sur le sujet, mais il chercha le conseil de quelqu’un 
        plus savant et de plus expert que lui. Si ceci est le cas pour le Petit 
        jihad, qu’en est-il alors pour le Grand jihad?[42] 
         
      Ibn 
        Hibban rapporte dans son Sahih de la part de Fadala ibn Oubayd: 
      Le 
        Prophète dit dans son dernier pèlerinage: «… 
        Le moujahid est celui qui est en jihad contre lui-même 
        (jahada nafsah) afin d ‘obéir à Allah par 
        amour.»[43]  
      Al-Haytami 
        relata la version suivante dans le chapitre sur leJihad al-nafs 
        dans son Majma' al-zawa`id et la déclara fiable: 
      Le 
        plus fort n’est pas celui qui triomphe des autres, le plus fort 
        est celui qui triomphe de son égo (ghalaba nafsah).  
      Jihad 
        et Soufis Moujahiddin 
         
        Les livres d’histoires sont remplis de noms de Soufis moujahidin 
        (Les Gens qui Combattent) et de chouhada' (Martyrs) qui ont consacré 
        leur vie en confrontant les ennemis de la foi et en appelant l’humanité 
        en la présence divine d’Allah, de même que rappelant 
        ceux qui ont dévié de la vraie voie et de la Sunna du 
        Prophète  . Ils accomplirent 
        ceci avec sagesse et ils furent efficaces. Leurs noms et leurs récits 
        sont trop nombreux pour être énumérés dans 
        ce livre, cela devrait couvrir plusieurs centaines de volumes. Il est 
        suffisant de mentionner quelques exemples de l’histoire moderne 
        cités par l’auteur de The Reliance of the Traveller (`Oumdat 
        al-Salik ou La dépendance du Voyageur): 
      Parmi 
        les Soufis qui aidèrent l’Islam aussi bien avec le sabre 
        qu’avec la plume, selon B.G. Martin dans Muslim Brotherhoods in 
        Nineteenth Century Africa (les confrèreries Musulmanes dans l’Afrique 
        du 19ième siècle), il y a des hommes dont le cheick Naqshbandi 
        Chamil Daghestani, qui mena une guerre prolongée contre les 
        Russes dans le Caucasse au cours du 19ième siècle; Sayyid 
        Mouhammad `Abdullah al-Somalie, un cheick de l’ordre Salihiyya 
        qui conduisit les musulmans contre les Britanniques et les Italiens en 
        Somalie de 1899 à 1920; le cheick Qadiri `Outhman ibn 
        Fodio, qui mena jihad au nord du Nigéria de 1804 à 
        1808 pour établir une régulation Islamique; le cheick Qadiri 
        `Abd al-Qadir al-Jaza`iri, qui conduisit les Algériens contre les 
        Français de 1832 à 1847; le faqir Darqawi al-Hajj 
        Mouhammad al-Ahrach, qui combattit les Français en Egypte en 1799; 
        le cheick Tijani al-Hajj `Oumar Tall, qui mena un jihad 
        Islamique en Guinée, au Sénégal, et au Mali de 1852 
        à 1864; et le cheick Qadiri Ma' al-`Aynayn al-Qalqami, 
        qui aida à rassembler la résistance Musulmane contre les 
        Français au Nord de la Mauritanie et au sud du Maroc de 1905 à 
        1909. 
      Parmi 
        les Soufis dont les travaux missionnaires Islamisèrent des régions 
        entières sont des hommes tels que le fondateur de l’ordre 
        Sanousiyya, Mouhammad `Ali Sanousi, dont l’effort et le 
        jihad de 1807 à 1859 consolida l’Islam comme religion 
        chez les habitants du désert Libyen de l’Afrique du sud-sahara; 
        le cheick Chadhili Mouhammad Ma`rouf et le cheick Qadiri 
        Ouzaous al-Barawi, dont les efforts propagèrent l’Islam à 
        l’Ouest et à l’intérieur à partir des 
        côtes de l’Afrique de l’Est; et les centaines de cheicks 
        anonymes Naqshbandi qui enseignèrent et préservèrent 
        l’Islam au sein des gens de ce qui est appelé maintenant 
        le sud de l’Union Soviétique et qui continuent encore de 
        nos jours à servir la religion malgré la pression officielle. 
        Il est évident que l’attachement du cœur à Allah, 
        est l’aspect sur lequel le Soufisme met l’accent, cela ne 
        gêne aucunement les travaux spirituels quels qu’ils soient, 
        mais au contraire fournit une base réelle. Et seul Allah donne 
        le succès.[44]  
      Nous 
        renvoyons aussi le lecteur au Mystics and Commissars de Benningsen pour 
        le rôle des Soufis dans la préservation de l’Islam 
        en Union Soviétique, et Lion of Daghestan pour leur jihad 
        contre les Tsars et leur dynastie. Nous rappellons aussi que ce sont les 
        Naqshbandis qui préservèrent l’Islam en Chine dans 
        le passé – à partir duquel pays, l’Islam se 
        répendit jusqu’à la péninsule Malay – 
        et sous les sombres jours de la soit-disant «Révolution Culturelle» 
        de Mao Tsé-Toung. Dans tout ce qui a été énuméré 
        ci-dessus, il y a une évidence que le tassawuf, loin d’encourager 
        l’évasion et l’immobilisme qui retarde le progrès 
        social, soutena les plus hautes valeurs de la conscience sociale aussi 
        bien que la recherche religieuse et la science. En fait, ils fournissent 
        un témoignage adéquat à un inlassable jihad 
        et lutte contre les injustices sociales et l’inaction qui prit place 
        au fil des siècles.  
 suite: Position des Imams  
Sommaire               
 
         
        [24] Muslim; Ahmad, Mousnad 6:91, 
        163, et autres 
      [25] 
        Mouslim; Iman #208: "Nul ne péri avec Allah sauf 
        qu’il est destiné à la destruction." Ibn Hajar 
        dit (Fath al-bari Riqaq Ch.31 #6491): "C’est -à 
        -dire celui qui persiste dans son accrochage au mal dans sa résolution, 
        son parlé, et son action, et évite le bien dans sa conception, 
        son parlé, et action."  
      [26] 
        Tirmidhi, Zakat #28. 
      [27] 
        Cf. Ibn Majah, Mouqaddima #1à, Fitan #66; Tirmidhi, 
        Witr #21, Qadar #6; Ahmad 5:277,280,282; Ibn Hibban. 
      [28] 
        Abou Dawoud, Tabarani, Ahmad, Boukhari dans son Tarikh, et autres. 
      [29] 
        Abou al-Ma`ali Roukn al-Din `Abd abd al-Malik ibn `Abd Allah ibn Youssouf 
        al-Jouwayni al-Naysabouri al-Chafi`i al-Ach`ari (419-478): Le cheick de 
        Ghazali et auteur des 15 volumes Nihayat al-latlab fi dirayat al-madhhab 
        (Le plus important dans ce qui est cherché sur la compréhension 
        de l’école Chafi`i) aussi bien que d’autres travaux 
        dans les doctrines de la foi, la théologie, les fondements de la 
        méthodologie Islamique, et du fiqh chafi`i (loi). Voir 
        le Tabaqat al-chafi`iyya al-koubra d’al-Soubki 5:165. 
      [30] 
        Kitab al-irchad ila qawati` al-adilla fi ousoul al-i`tiqad. 
      [31] 
        Cf.Le cheick Soufi Ibn `Ata' Allah: «Quand Dieu t’aliène 
        de la compagnie de Ses créatures, sache qu’Il désire 
        t’ouvrir la porte de Sa propre intimité.» Kitab 
        al-hikam #93. 
      [32] 
        Ceci est l’Imam Ghazali. 
      [33] 
        Hadiths: koullou chay'in bi qadar: «Toute chose est mesurée…» 
        Mouslim, Qadar Ch.4 #18, Ahmad aussi; koullou chay'in bi 
        qdar'in wa qadar: «Toute chose est destinée à 
        passer et est mesurée…» Tabarani dans “al-Awssat”: 
        Haythami dit dans Majma' al-zawa'id que ce hadith contient des 
        sous-narrateurs inconnus. 
      [34] 
        Relté avec une chaîne fiable par al-Khatib al-baghdadi 
        dans son Tarikh Baghdad 8:214, et par al-Dhahabi dans Mizan 
        al-I’tidal 1:430. 
      [35] 
        Narré par Ibn ‘Abd al’Barr, jami’ bayan al-‘ilm 
        wa fadlih 1:190; al-Moundhiri, al-Targhib 1:103; al-khatib 
        al-Bagndadi, Tarikh Baghdad 4:346; et autres. 
      [36] 
        Al-‘Izz ibn ‘Abd al-Salam, Bayn al-chari’a wa al-haqiqa 
        aw hall al-roumouz wa mafatih al-kounouz (Cairo: matba’at nour 
        al-amal, n.d.) p.11. 
      [37] 
        Comme mentionné par al-‘Ajlouni dans Kach al-Khafa 2:89 
        (#1765). 
      [38] 
        Ibn Qayyim al-Jawziyya, al-Fawa’id, éd. Mouhammad 
        ‘Ali Qoutb (Alexandria: dar al-da’wa, 1412/1992) p.50. 
      [39] 
        Rapporté sur l’autorité d’Abu al-Darda’ 
        par Ahmad, Tirmidhi, Ibn Majah, Ibn Abi al-Dunya, al-Hakim qui le déclare 
        fiable, et Dhahabi le confirme, Bayhaqi, Souyuti dans al-Jami’ 
        al-saghir, et Ahmad aussi le rélate de Mou’adh ibn Jabal. 
      [40] 
        Relaté sur l’autorité d’Abou Sa’id al-Khoudri 
        par Ahmad (3:75), Tirmidhi (#3376), Baghawi dans Shar al-Sunna 
        (5:195), Ibn Kathir dans sonTafsir (6:416), et autres.  
      [41] 
        ‘Ali al-Qari, al-Asrar al-marfu’a (Béirout 
        1985 ed.) p.127. 
      [42] 
        Ibn Abou Jamra, Bahjat al-noufous sharh moukhhtasar sahir al-boukhari 
        3:146. 
      [43] 
        Tirmidhi, Ahmad, Tabarani, Ibn Majah, al-Hakim, et Qouda’i aussi 
        le rapporte. Le contemporain savant de hadith Ch’ayb al-Arna’out 
        confirme que sa chaîne de transmission est fiable dans son édition 
        de ibn Hibban, Sahih 11:203 (#4862).  
      [44] 
        Reliance of the Traveller, p.863. 
       
       
         
      © 
        Encyclopédie de la doctrine islamique, Shaykh Muhammad Hisham Kabbani 
      
      
      suite 
        partie IV  
         
Sommaire        
	
		
		
 
 
							
						
							
							
								
 
L'Ordre Naqshbandi
  
 
    
  
 
 
	   
  
 	   
  
 
	   
  
 
		   
  
 
 
 
 
  
 
 Les Maitres
  
 
	   
  
 
	   
  
 
	  
  
	   
  
 
 	   
  
 
 
 	  
  
	
									
									
									
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	 Enseignements 
  
 
 
 
	   
  
 
	  
  
  
	
  
	  
  
 
	   
  
		   
  
 
 	  
  
 
 
	   
  
 	   
  
 
 
 
		
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 Pratiques 
  
	   
  
	   
  
	  
  
	  
  
	   
  
									
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