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Quand le mensonge est appelé vérité
Je demande, chaque jour, à mon Seigneur, de nous protéger afin de ne
pas nous écarter du chemin de vérité, de nous préserver afin de ne pas
être précipités dans un abîme profond. Nous devons constamment
demander une telle protection, étant donné que nous vivons en un temps
que le Saint Prophète (saws) décrit ainsi : « … Lorsque les gens de
bien seront considérés comme des gens de mal, et les gens de mal [des
gens] de bien ; les gens honnêtes comme des menteurs et les menteurs
comme des gens honnêtes ; [enfin] les fourbes comme des personnes
dignes de confiance et les personnes dignes de confiance comme des
fourbes. »
Tel est l'ordre des choses qui prévaut à notre époque ; chaque valeur
morale se retrouve bouleversée de telle manière que les gens ne sont
plus capables de distinguer le Bien du Mal. Nous demandons
continuellement à notre Seigneur Tout-puissant de nous affermir sur le
chemin de la vérité et de nous aider à nous y conformer, même si
beaucoup de gens nous prennent à partie et insistent pour dire que
nous sommes égarés. Et parce que nous avons été avertis par le Saint
Prophète, que la Paix soit sur lui, que les véridiques tomberont sous
le coup de critiques si pesantes dans les derniers temps, nous sommes
fortifiés par de telles critiques, les prenant comme confirmation du
fait que nous sommes sur la vraie voie.
Quiconque demande à notre propos doit s'entendre dire que nous suivons
une voie soufie, la `Tariqah Naqshbandiyya la plus distinguée'. Cette
information suffit à déclencher un torrent de lourdes critiques venant
de beaucoup de gens, surtout des Musulmans ! Aussitôt qu'ils entendent
le mot « Tariqah », ils désapprouvent de manière automatique et
refusent de considérer comme valable la voie soufie. Ils tempêteront
et rageront sur le fait que nous soyons si égarés, sans même
s'informer de qui nous sommes personnellement ni sur nos pratiques !
Les mauvaises suppositions qu'ils se font de tout ce qui est appelé «
soufi » les mèneront à calomnier des gens dont ils ne savent rien. Ne
devraient-ils pas avoir honte de porter jugement sur des gens qu'ils
n'ont jamais rencontrés, et ce sur la base d'opinions si sectaires ?
Bien sûr qu'ils doivent en avoir honte, mais ils n'en ont pas ! Ce qui
est un signe sûr que nous sommes sur la bonne voie, et cela en accord
avec ce propos cité de notre Saint Prophète (saws).
L'animosité que la plupart des musulmans montrent à l'égard de ceux
qui suivent le chemin soufi est vraiment un signe des derniers temps.
Jusqu'il y a cinquante ans, les ordres soufis et surtout la
Naqshbandiyya, étaient universellement acceptés par les Oulémas et les
Imams de la plupart des pays musulmans. Personne, de quelque rang ou
importance qu'il soit, n'aurait montré un antagonisme si déchaîné à
l'encontre des soufis : en effet, les soufis étaient tenus en grande
estime par les docteurs en science religieuse dont beaucoup se
soumettaient à des Cheikhs soufis en tant que leurs humbles disciples.
Le vrai et le pur étaient reconnus comme tels, en ces temps où une
certaine manière d'appréhender les choses se rencontrait encore chez
les gens.
Alors que de nos jours, nous pouvons observer que tant de « docteurs
en sciences religieuses » poussant comme des champignons, sans
racines, se poser en objecteurs de la Voie Soufie. Oui, certainement,
en notre temps, la prophétie du Saint Prophète est en train de se
réaliser, et les points de vue d'une secte autrefois isolée et
condamnée sont en train d'être propagés universellement au moyen d'un
argent gagné sans mérites… Alors, rapidement, les croyances que les
Musulmans de la Sunnah avaient gardées pendant quatorze cents ans,
lesquelles reconnaissaient la nécessité du travail intérieur des
soufis, ont été remplacées par une doctrine formaliste et sèche.
Tant de musulmans d'aujourd'hui embrassent ainsi les croyances et les
points de vue de cette secte formaliste. La plupart du temps, ceux qui
épousent ces doctrines-là avec le plus d'ardeur sont des gens issus
d'une certaine classe socio-économique du Monde Musulman. Ce sont les
riches, les gens de niveau de vie élevé, les gens de niveau
d'éducation élevé, les nantis, ceux qui ont atteint un standing de vie
luxueux. Pourquoi de telles personnes rejettent les Tariqats ? Ce
genre de personnes aura beau essayer d'avancer les arguments de leur
opposition à la voie Soufie, la vraie raison de leur opposition aux
Tariqats est que les Tariqats insistent sur l'importance de la
préparation à la vie éternelle, la classant au rang qui lui est dû : à
la première place ; tout ce qui concerne cette vie-ci est tenu pour
secondaire par rapport à cela.
Ceux qui s'opposent au Soufisme s'efforcent de justifier leur amour «
extrême » de ce monde et de ses plaisirs en imprimant une distorsion
dans l'enseignement islamique et en ne prêtant aucune vraie attention
aux milliers de versets coraniques et aux traditions prophétiques qui
les mettent en garde :
« La vie d'ici-bas n'est qu'un jeu que vous jouez entre vous,
observant celui qui est capable d'amasser plus de richesses et de
descendance, y prenant plaisir comme le cultivateur qui voit ses
cultures prospérer, puis souffre de déception quand elles jaunissent
et se dessèchent. » Et aussi : « Le monde est une charogne et ceux qui
cherchent à le dévorer sont des chiens ! »
Ca les enrage, ces gens-là, d'entendre que nous pratiquons le « Dhikr
Allah », la « souvenance » d'Allah et que nous répétons Son Nom très
Saint « Allâh ! Allâh ! Allâh ! ». Ils nous accusent de faire de
nuisibles innovations dans la religion, alors qu'en réalité il y a
plus d'un millier de versets coraniques à eux seuls, sans mentionner
les traditions prophétiques, dans lesquels notre Seigneur
Tout-puissant nous ordonne de nous « souvenir de Lui», de « Le
glorifier », de « Le louer », et de « L'invoquer ». Il a ordonné ceci
afin que nous puissions nous approcher de Sa divine Présence, comme
chaque répétition du Nom de notre Seigneur augmente l'amour que nous
avons pour Lui dans nos cœurs.
Seulement les gens qui portent objection contre les Tariqats sont
amoureux de cette vie uniquement, et demandent à ce qu'elle soit louée
au moins autant qu'Allâh est loué ! En réalité, ils portent adoration
aux plaisirs de ce monde comme à un associé d'Allâh. Et une telle
association est inacceptable, à jamais, à Ses yeux, Lui, le
Tout-puissant, ainsi qu'Il le dit : « Nous n'avons pas créé deux cœurs
dans les poitrines des Hommes ». En revanche, l'on nous enseigne, dans
notre Voie, à reconnaître que notre amour pour ce monde est ce qui
nous empêche d'atteindre la vraie réalité de l'Adoration, c'est ce qui
nous retient du vrai monothéisme, et c'est pour cela que nous nous
efforçons de « déloger et de rabaisser » cette « aspiration au monde »
de la position suprême où elle se trouve présentement, et que nous
recherchons à accueillir en majesté, à introniser l'Amour de Dieu dans
nos cœurs.
Nous aimons d'amour notre Seigneur et nous Lui demandons sans cesse
qu'Il nous aime. Pour cela, nous nous efforçons d'occuper nos cœurs en
entier de l'Amour de notre Seigneur et nous ferons de notre mieux pour
encourager d'autres à occuper leur cœur de cet amour divin tout aussi
bien. C'est ce que nous cherchons à réaliser au moyen du dhikr, la «
souvenance » de notre Seigneur, en dépit des efforts incessants de
Satan et de ses armées faits pour nous dissuader de suivre cette voie
en faisant en sorte de nous noyer dans les plaisirs de cette vie.
Il y a une preuve supplémentaire que nous sommes sur la bonne voie, en
dehors des critiques de Musulmans à l'encontre des autres Musulmans
qui suivent des Tariqats : de nos jours de plus en plus de
Non-Musulmans émettent des critiques à l'encontre de l'Islam et les
non-croyants critiquent de plus en plus de vive voix la Religion en
général. Croire même en Dieu revient, en ces temps nôtres, à s'exposer
tout simplement au ridicule ; l'incroyance est devenue la mode
dominante, et en de larges portions du monde, une politique d'Etat…
L'islam est une cible particulière pour ce genre de personne : même
des gens qui se font appeler eux-mêmes Chrétiens et Juifs et qui
professent la croyance en Dieu s'attaquent à l'Islam. La plupart du
temps, ils ciblent leurs attaques sur « le code moral contraignant de
l'Islam », malgré le fait que les codes moraux originels authentiques
de leurs religions étaient, à l'époque, très similaires au nôtre. Mais
de notre temps, l'autorité morale qui s'exerçait alors par ces
religions-là sur ceux qui y adhéraient a été à ce point minée, érodée,
que plus rien ne reste chez les gens de la Chrétienté ou du Judaïsme,
excepté peut-être le fait qu'ils disent « je suis chrétien » ou « je
suis juif ».
Ainsi, certains des affiliés de ces religions envient à l'Islam
d'avoir su préserver une influence si étendue dans tous les aspects
des la vie des gens du monde islamique. Ils envient à l'Islam sa
réussite à apporter des dimensions spirituelles à la vie et aux œuvres
de tous les jours du Musulman. Ce qui découle de cette attitude
envieuse est qu'ils critiquent lourdement l'Islam de « ne pas
permettre suffisamment de liberté personnelle » et d'être « trop
sévère ». Ils auraient aimé, bien entendu, voir les Musulmans
abandonner en totalité leur religion, mais à défaut d'atteindre ce «
but ultime », ils seraient satisfaits de voir l'Islam relégué à n'être
qu'une force en marge de la vie des Musulmans de la même manière que
le Christianisme l'est devenu dans la vie des Chrétiens ; Oui,
vraiment, ils aimeraient nous faire souffrir ce même misérable destin.
La raison principale pour laquelle tous ces groupes (les musulmans
matérialistes, les chrétiens et les juifs réformés, tout aussi bien
que les non-croyants déclarés) critiquent notre Voie est que nous
cherchons à nous purifier par le contrôle des pulsions de notre ego,
que nous sommes suffisamment « braves » pour nous dresser contre l'âme
inférieure et ses désirs. ? Nous reconnaissons que la seule voie
d'approcher Dieu est de fortifier nos âmes suffisamment pour qu'elles
puissent avoir le contrôle sur nos égos. Par cela, les egos de ces
gens-là se sentent menacés, par le même fait que « la vérité blesse » !
La chose la plus difficile à faire dans ce monde est, pour une
personne, d'abandonner la poursuite des vains plaisirs, et de briser
les mauvaises habitudes tenaces de l'égo. Mais c'est le signe d'une
vraie voie qui permet à ceux qui l'empruntent de prendre de telles
dispositions contre l'ego. Ils n'est presque pas étonnant que des gens
matérialistes se sentent inquiets et que leurs âmes inférieures soient
menacées de façon absolue par la Voie Soufie, puisqu'elle requiert de
ceux qui l'empruntent plus encore que la simple adhésion à la Loi
divine. Elle requiert que nous rejetions la volonté de notre ego
derrière nous et cela faisant en acceptant la direction d'un guide.
Satan a adoré Allah pendant des milliers d'années mais est tombé de sa
station en un instant quand il lui a été demandé de se soumettre à une
créature et de la suivre comme son guide. Il est des plus difficiles à
l'ego d'obéir aux conseils de quelqu'un, particulièrement quand ce
conseil contredit ses idées propres et qu'il empêche de rechercher
l'assouvissement de ses désirs !
Quiconque recherche sincèrement l'Amour de son Seigneur doit se
soumettre lui-même à l'un de ses serviteurs bien-aimés de son
Seigneur. Il doit arrêter de vouloir par lui-même, afin qu'il fasse
par la volonté de son Créateur. Comment peut-il savoir ce que son
Créateur veut de lui ? La volonté du Créateur est exprimée par
l'intermédiaire de la volonté de ces bien-aimés serviteurs-là. N'allez
pas imaginer que ces serviteurs-là servent [en fait] leurs égos. Non !
Les Saints ne peuvent être des Saints qu'à partir du moment où leurs
âmes inférieures ont été vaincues par leur Ame ; à ce moment-là, la
voie est ouverte au Saint Prophète (sallallah `alayhi wa sallam) afin
qu'il communique le Secret de la Sainteté. Quand un Cheikh ordonne à
ceux qui le suivent de faire quelque chose ou de s'abstenir de le
faire, vous devez savoir que ces ordres-là viennent [en réalité] du
Saint-Prophète (sallallah `alayhi wa sallam), dont la volonté est
subordonnée de la manière la plus totale au commandement de son Seigneur.
Vous devez aussi savoir que la relation entre Maitre et disciple est
une relation très délicate qui a besoin d'être préservée avec grand
soin. C'est un accord de sérieuse importance entre Maitre et disciple
et il implique une responsabilité des deux parties. Oui, au début, il
est facile de dire : « O mon Cheikh, je vous accepte, et je fais en
sorte que ma volonté soit subordonnée à la vôtre. » Le Cheikh dit
alors : « Oui, je t'accepte ! » Cela constitue la partie facile. Mais,
par ailleurs, les GrandCheikhs se sont vus intimés l'ordre d'éprouver
leurs disciples de manière à établir avec certitude s'ils sont dignes
de confiance ou pas !
J'ai suivi, pendant quarante ans, la voie de mon GranCheikh,
m'efforçant de soumettre ma volonté à la sienne, mais combien était-ce
difficile ! Il m'a éprouvé tant de fois, mais grâce à sa force
spirituelle qu'il a étendue à l'intérieur de moi-même, il a développé
ma vision intérieure et m'a empêché de faillir.
Je me souviens de la plus grande épreuve entre toutes. Un jour, très
peu de temps après le commencement de mon éducation, j'étais en
compagnie de GrandCheikh quand il me dit « Ô Cheikh Nazim, si tu
remarques dans mes gestes quoique ce soit qui rentre en conflit avec
la Loi extérieure ou avec les pratiques établies de l'Islam, avertis
m'en, s'il te plait, en privé aussitôt que s'en présente à toi
l'opportunité. Cela est nécessaire vu que je suis quelqu'un d'illettré
et que tu es un savant [docteur] en sciences religieuses. Ainsi, donc,
j'apprécierais vraiment que tu me rendes ce service-là, puisque je
souhaite me conformer entièrement à toutes les lois et à toutes les
pratiques. » Rapidement, l'Aide divine vint à mon secours pour
m'empêcher d'échouer à cette épreuve difficile, et je dis : « Ô mon
maître, je demande à Allah de me pardonner. Il sait mieux que je suis
venu ici pour apprendre et non pour enseigner. Tu es mon Cheikh, et je
ne suis pas ton Cheikh. » GrandCheikh fut très content de cette
réponse. Ce fut là la première épreuve à laquelle il me soumit et une
épreuve d'importance.
Regardes-tu ton Cheikh de haut, pensant que tu es apte à juger ses
actions. T'attribues-tu à toi-même le rôle d' « Inspecteur des Cheikhs
» ? Maintenant que vous êtes tous « inspecteurs de Cheikhs », tous «
guides de Cheikhs », et tous « correcteurs de Cheikhs », quel est le
résultat ? Vous restez à votre station, et le Cheikh, lui, continue
d'avancer vers son but, dans la Présence divine.
Ce train-ci est en mouvement : quiconque monte à son bord peut-être en
connexion avec le Cheikh, peut l'accompagner en traversant chaque
station dans la Présence Divine. Mais quiconque avance objections à
l'encontre du train, ou de son mécanicien, ou de celui qui le conduit,
ou de ses passagers, ou encore de ses couchettes, etc… peut s'attendre
à ce qu'il en soit expulsé et à chercher un autre moyen de transport,
parce que ce train-ci ne transporte pas de prisonniers : personne n'y
est par force ou contre sa volonté. Non plus que le mécanicien
permette que le train soit détourné ou qu'on lui intime l'ordre de
virer de sa course ou qu'il soit arrêté sur les rails.
Le train arrive à une station. Des gens grimpent à bord et d'autres en
descendent ; Ensuite le train se remet en mouvement sans tarder !
Cheikh Muhammad Nazim Al Haqqani An Naqshbandi Al Qoubrousi : extrait et
traduit de "PURE HEARTS", 1985.
:: Sh Nazim Al-Haqqani ::
Version Imprimable
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:: Smuggling ::
Nasreddin Hodja used to take his donkey across a frontier every day, with the panniers loaded with straw. Since he admitted to being a smuggler when he trudged home every night, the frontier guards searched him again and again. They searched his person, sifted the straw, steeped it in water, even burned it from time to time. Meanwhile he was visibly more and more prosperous.
Then he retired and went to live in another country. Here one of the customs officers met him, years later.
-You can tell me now, Hodja, he said. Whatever was it that you were smuggling, when we could never catch you out?
- Donkeys, said Hodja. Donkeys and just only donkeys.
:: Nasreddin Hodja ::
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Wearing the turban
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Wearing the turban (One day an illiterate man came to Hodja with a letter he had received.)
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Nasreddin Hodja
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01 fevrier 2002
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