Comme nous l’avons dit dans les paragraphes antérieurs, le
terme tassawwouf est un terme technique qui a pris ses origines
à travers les sens variés que nous avons cités dans
la première et seconde réponse. Il a ses racines profondes
dans la Sunna du Prophète, dans la mesure où son
origine est l’ihsan, l’état d’Excellence
qui est mentionné dans le hadith de Jibril, hadith qui
est connu par tous les savants comme «la source de la Sunna
et de tous les hadiths» (oumm al-Sunna wa oumm al-ahadith).
Oumm
al-Ahadith, Le Hadith De Jibril
Oumar – qu’Allah lui accorde Sa satisfaction – dit aussi:
«Pendant que nous étions assis un jour avec le Messager d’Allah
– la bénédiction et le salut d’Allah sur lui
– soudain un homme vint à nous. Il était habillé
d’un vêtement excessivement blanc. Ses cheveux étaient
très noir. Il n’y avait pas de signe de voyage sur cette
personne. Aucun d’entre nous ne le connaissait. Il alla s’asseoir
en face du Prophète – la bénédiction et le
salut d’Allah sur lui – appuyant ses genoux contre les genoux
du Prophète et ses mains sur ses jambes.
Il
dit: «O Muhammad! Informe-moi au sujet de l’Islam.»
Le Messager d’Allah – la bénédiction et le salut
d’Allah sur lui – dit: «L’Islam est le témoignage
qu’il y n’a de Dieu qu’Allah, et que Muhammad est le
Messager d’Allah; de faire la prière; de payer la zakat;
de jeûner pendant le mois du Ramadan; et d’effectuer le pèlerinage
à la (maison d’Allah) si tu as les moyens de t’y rendre.»
L’homme dit: «Tu as dit la vérité.» Nous
étions surpris de lui: comment peut-il être en train de poser
des questions au Prophète – la bénédiction
et le salut d’Allah sur lui – et en même temps confirmer
ses réponses? Ensuite il dit: «Parle-moi au sujet de la Foi.»
Le Prophète – la bénédiction et le salut d’Allah
sur lui – dit: «La Foi est de croire en Allah, Ses anges,
Ses livres, Ses messagers, au Jour du Jugement, et de croire en la prédestination,
le bon et le mal.» L’homme dit: «Tu as dit la vérité.
Maintenant, parle-moi au sujet de l’Ihsan (l'excellence).»
Le Prophète – la bénédiction et le salut d’Allah
sur lui – répondit: «L’Ihsan est d’adorer
Allah comme si tu Le vois, car si tu ne Le vois pas, certainement Il te
voit.»
L’homme
dit: «Maintenant informe-moi au sujet de l’Heure.» Le
Prophète – la bénédiction et le salut d’Allah
sur lui – dit: «Celui qui est questionné n’en
sait pas plus que celui qui questionne.» Il dit: «Ainsi parle-moi
au sujet de ses signes.» Il répondit: «La fille-esclave
donnera naissance à ses maîtresses, et tu verras les va-nu-pieds,
pauvres bergers construire de grands buildings.» Alors il s’en
alla et le temps s’écoula. Longtemps après il me dit:
«O `Oumar, sais-tu qui posait ces questions?» Je dis: «Allah
et Son Messager savent mieux.» Il dit: «Il n’était
rien d’autre que Gabriel. Il était venu vous enseigner votre
religion.» Rapporté par Mouslim.
Dans
ce hadith, Jibril a divisé la Religion en trois catégories
ou branches, à partir desquelles toute la religion, tous les hadiths
et toute la Sunna dérivent. Et, il précisa chaque
branche en posant chaque question séparément. La première
branche était au sujet de la question «Qu’est-ce l’Islam?»,
la seconde était au sujet de la question «Qu’est-ce
l’Iman?», et la troisième était au
sujet «Qu’est-ce l’Ihsan?» Nous ne pouvons
pas dire que la Religion est seulement l’Islam, ou seulement l’Iman
ou seulement l’Ihsan. Nous disons que chaque branche est
essentielle à la Religion, et ne peut pas être séparée.
Le Prophète, dans ses réponses à ces questions confirma
ceci et dit à ses Compagnons après que Jibril soit parti,
«Jibril était venu vous enseigner votre religion.»
Nous
voyons à partir de ce hadith de Jibril qu’il catégorisa
la religion en trois piliers ou composantes essentielles. Le premier est
le pilier de l’Islam. Le deuxième est le pilier
de l’Iman et le troisième est le pilier d’Ihsan.
Le premier pilier est le côté pratique de la religion, comprenant
l’adoration, les actions et autres obligations. L’état
de ce pilier est le côté externe du soi, qui a attrait au
corps et à la communauté. Les savants appellent celui-ci
la Chari`a. Les savants sont spécialisés en cette science
et elle fut nommée «Science de la Jurisprudence» (`ilm
al-fiqh). Le second pilier consiste en la croyance à travers
l’esprit et le cœur. Cela signifie croire en Allah, en Ses
Messagers, Ses Livres, les Anges, le Jour du Jugement, et le Destin. Et
ceci fut connu par les savants comme `ilm al-tawhid. Le troisième
pilier est le principal sujet du tassawwouf.
La
troisième composante de la Religion De L’Islam:
Ihsan (La Perfection Du Caractère)
Le
troisième aspect de la Religion est connu comme l’aspect
spirituel du cœur, qui combine avec le premier pilier, l’adoration,
et le deuxième pilier, la croyance, amène l’individu
à être conscient d’être en présence d’Allah
dans toutes ses actions et pensées comme s’il Le voyait.
Et s’il ne peut Le voir – parce que personne ne peut Le voir
dans cette vie -- alors, il doit garder la permanence de la présence
d’Allah dans son cœur, sachant qu’Il est présent
dans chaque atome et chaque particule de son adoration et de sa croyance
– voilà, les états et qualités de son adoration
et sa croyance. En conséquence, cela produira en lui un état
d’excellence, un état de haute qualité, en ayant à
l’esprit la présence de la vision d’Allah sur lui et
en ressentant le plaisir spirituel et la lumière de la connaissance
qu’Allah dirigera à son cœur en guise de Sa faveur et
de Sa gratitude. Voilà ce que les savants ont nommé la Science
de la Vérité ou `ilm al-haqiqa, connue dans le
temps des Compagnons comme al-siddiqiyya ou la voie des saints
véridiques. C’est plus tard qu’il fut connu sous le
nom de tassawwouf.
Nous
pouvons résumer les définitions précédentes
en disant que l’islam prescrit les comportements du Musulman, l’iman
décrit ses croyances et les définit, et l’ihsan
se réfère à l’état du coeur qui détermine
si l’Islam et l’Ihsan de l’un portera fruit
dans cette vie ou dans celle de l’au-delà. L’évidence
de ceci est rapporté dans Boukhari dans le hadith mentionné
dans les paragraphes précédents: «Sûrement il
y a un morceau de chair dans le corps, s’il est bon tout le corps
est bon et s’il est corrompu tout le corps est corrompu et c’est
le cœur.»
DIN { al
islam
|
- chahada
- salat
- zakat
- sawm
-
hajj
|
|
AL { al
iman
|
- billah
- wa mala'ikatihi
- wa koutoubihi
- wa roussoulihi
- wa al-qadar khayrihi wa charrihi
- wa al-yawmi al-akhir
|
an
tabouda- Allah
ISLAM { ka-annaka
tarah
ihsan
|
- taqwa
- wara’
- zouhd
- khouchou
- khoudou
- sabr
- tawba
- rahma
- karam
- hilm
|
|
Ihsan est divisé en plusieurs parties comprenant toutes
les bonnes caractéristiques et qualités du croyant telles
que taqwa (la crainte d’Allah), wara' (la peur
scrupuleuse d’Allah), zouhd (l’ascétisme),
khoushou (la révérence), khoudou (l’humilité),
sabr (la patience), sidq (la franchise), tawakkoul
(la confiance), adab (les bonnes manières), tawba
(le repentir), inaba (le retour à Allah), hilm
(l’indulgence), rahma (la compassion), karam (la
générosité), tawadou' (l’humilité),
haya (la modestie), chaja`a (le courage), etc..
Toutes
ces qualités sont celles du Prophète ,
et le caractère du Prophète est le Coran, selon le dire
d’Aïcha «Son caractère était le Coran.»[24]
Le Prophète à
son tour revêtit ses Compagnons avec ces qualités si bien
qu’ils devinrent de parfaits et de brillants exemples pour l’humanité
à savoir comment les êtres humains devraient vivre en parfaite
harmonie avec le Créateur et entre eux.
Dans
son explication de ce hadith, l’Imam Nawawi parle de l’Ihsan
sous les termes de maqam al-mouchahada (la station de l’expérience)
et maqam al-siddiqin (la station des Saints les plus véridiques)
qui sont des branches du tassawwouf. Le texte complet du commentaire sur
le hadith de Jibril par l’Imam Nawawi est le suivant.
LE COMMENTAIRE DE L’IMAM NAWAWI SUR
LE HADITH DE JIBRIL
«Parle-moi au sujet de la foi (iman).»
L’Iman,
lexiquemment parlé, signifie une conviction de nature générale.
Légalement, c’est une expression pour une conviction spécifique
dans la croyance en Allah, Ses anges, Ses livres, Ses messagers, le jour
dernier, et tout ce qui est décrété, le bon et le
mal. Islam est un mot signifiant la performance des obligations légales.
Celles-là sont les actions externes que l’on applique à
soi-même.
Allah
Le plus Exalté a fait une différence entre la foi (iman)
et la soumission et ceci est aussi mentionné dans le hadith. Il
dit: «Les Arabes disent: «Nous avons la foi.»
Dit: «Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous
sommes simplement soumis» (49:14). Ceci est parce que les
hypocrites priaient, jeûnaient, et payaient l’aumône
légale cependant ils niaient dans leur cœur. Lorsqu’ils
prétendaient avoir la foi, Allah déclara leur revendication
de mensonge à cause du refus dans leur cœur, mais Il confirma
leur revendication de soumission à cause de leur accomplissement
des devoirs.
Allah
dit: «Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent:
«Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah,»
Allah sait que tu es vraiment Son Messager, et Allah atteste que les hypocrites
sont assurément des menteurs» (63:1). Ils sont menteurs
dans leur revendication d’attestation au message puisque leurs cœurs
le nient. Les mots de leur bouche ne sont pas en accord avec le contenu
de leurs cœurs, alors que la condition de l’attestation au
message est que la langue confirme ce que contient le cœur. Lorsqu’ils
mentaient dans leur revendication, Allah exposait leur mensonge.
Puisque
la foi est aussi une condition pour la validité de la soumision,
Allah l’Exalté différencie le soumis (musulman) du
croyant (mou'min) en disant: «Nous avons donc fait
sortir ce qu’il y avait comme croyants, mais Nous n’y avons
trouvé qu’une maison de gens soumis» (51:35-36).
Cette distinction lie la croyance et la soumission comme étant
une condition et son exécution.
Pour
finir, Allah désigna la prière par le nom de "foi"
lorqu’Il dit: «Et ce n’est pas l’objectif
d’Allah de vous faire perdre votre foi» (2:143) et
«Tu n’avais aucune connaissance du Livre ni de la
Foi» (42:52). Il parle de la prière.
«Et
de croire en ce qui a été décrété (qadar),
le bien et le mal.»
Le
mot est prononcé de deux manière; qadar et
qadr.
La
voie des Gens de La Vérité (c’est-à-dire Ahl
al-Sunna wa al-Jama`a) est de fermement croire au décret d’Allah.
Le sens de ceci est qu’Allah – Glorifié et Exalté
soit-Il – a décrété les choses depuis la pré-éternité
et qu’Il – Glorifié et Exalté soit-Il –
sait qu’elles se manifesteront aux temps qui sont connus de Lui;
et elles se dérouleront exactement selon ce qu’Il a décrété
– Gorifié et Exalté soit-Il!
Sache
qu’il y a quatre sortes de décrets:
1.
Le décret dans la Prescience Divine. Il est dit à
son sujet: L’affection (`inaya) devant l’amitié
(milaya), le plaisir avant la naissance, et la moisson se poursuit
dès les premiers fruits. Allah l’Exalté dit: «Est
détourné de lui quiconque a été fait pour
être détourné» (51:9). En d’autres mots,
l’un est détourné d’entendre le Coran et de
croire dans ce monde celui qui a été détourné
d’eux dans la pré-éternité.»[25]
2. Le décret sur la Tablette Protégée. Un
tel décret peut être changé. Allah: «Allah
efface ce qu’Il veut, et Il confirme ce qu’Il veut, et l’Ecriture
Mère est auprès de Lui» (13:39). Nous savons
qu’Ibn `Oumar avait l’habitude de dire dans ses invocations:
«O Allah, si Tu as prédestiné des difficultés
pour moi, efface-les et écrit de la félicité pour
moi.»
3.
Le décret dans la matrice concernant ce que l’ange
est ordonné d’écrire au sujet de la subsistance et
le terme de la vie de l’un, et s’il sera malheureux ou prospère.
4.
Le décret qui consiste à rejoindre des choses spécifiques
pré-établies au moment où elles doivent se dérouler,
car Allah l’Exalté a créé à la fois
le bien et le mal et a ordonné qu’ils atteignent Ses serviteurs
au temps désigné par Lui.
Il
est évident qu’Allah Tout -Puissant créa à
la fois le bien et le mal puisqu’Il dit: «Les criminels sont
certes dans l’égarement et la folie. Le jour où on
les traînera dans le feu sur leur visage on leur dira: "Goûtez
au contact de l’enfer Sakar." Oui! Nous avons créé
toute chose avec mesure (qadar)» (54:47-49). Ce verset
fut révélé concernant les partisants du libre arbitre
absolu ou Qadariyya à qui on a dit: «Votre croyance
est en enfer.»
Comme
évidence supplémentaire de ce qui a été décrété
, l’Exalté dit: «Dis: Je cherche refuge auprès
du Seigneur du couperet contre le mal qu’Il a créé»
(113:1-2). La lecture de ce serment au moment où quelque chose
de bien arrive au serviteur d’Allah repoussera le mal avant qu’il
l’atteigne. Il y a aussi dans le hadith: «Les bonnes actions
et renforcer les liens familiaux évitent une mort terrible et éventuellement
la change en une bonne» [26]; «L’invocation
et l’affliction sont suspendues entre le ciel et la terre, vivante,
et l’invocation repousse l’affliction avant qu’elle
ne descende.»[27]
Les
partisans du libre arbitre absolu [les Mou`tazila] prétendent
qu’Allah l’Exalté n’a prédestiné
aucune chose, que Sa connaissance ne les précède pas, qu’elles
commencent à exister seulement lorsqu’elles se déroulent
et que c’est à ce moment seulement qu’Il – Exalté
soit-Il – les connait. Ils mentent au sujet d’Allah. -Exalté
soit-Il -Il est très haut, au-dessus de leur propos mensonger.
Ils rentrèrent dans l’obscurantisme.
Plus
tard les Qadariyya disent que le bien provient d’Allah
pendant que le mal provient de quelqu’un d'autre que Lui. Allah
est aussi Exalté haut au-dessus d’une telle déclaration.
Dans un hadith authentiquement rigoureux, le Prophète
dit: «Les croyants au libre arbitre absolu sont les Zoroastriens
de cette Communauté.»[28] Il les nomma
Zoroastriens parce que leur école de pensée ressemble à
celle du dualisme Zoroastrien. Les Dualistes prétendent que le
bien est effectué par la lumière et le mal par l’obscurité,
et c’est ainsi qu’ils méritèrent ce nom. Similairement,
les partisants du libre arbitre absolu attribuent le bien à Allah
et le mal à quelqu'un d’autre que Lui– Exalté
soit- Il –Il est le Créateur à la fois du bien et
du mal.
L’Imam
des Deux Sanctuaires[29] dit dans le "Livre de
Guidance aux Preuves Définitives Concernant les Fondations de la
Coyance"[30] que certains des Qadariyya
disent: «Ce n’est pas nous, mais vous (Ahl al-Sunna)
qui êtes les Qadariyya à cause de votre croyance
au soit disant Décret.» Jouwayni répondit à
ces ignares qu’ils se sont attribués le pouvoir du décret,
et quiconque revendique, par exemple, le pouvoir du mal et se l’attribue,
mérite son attribut, plutôt que celui qui l’attribue
à d’autres qu’à lui-même et nie toute
paternité à son sujet.
«Informe-moi
au sujet de l’ihsan.» Il dit: «L’ihsan c’est
l ‘adoration d’ Allah comme si tu Le voyais.»
Ceci
est la station de la Vrai Vision (maqam al-mouchahada). Quiconque
est capable de voir directement le Roi répugne à se tourner
vers d’autres que Lui dans la prière et à affairer
son cœur avec d’autres que Lui.
La
Station d’ihsan est la Station des Saints les Plus Véridiques
(maqam al-siddiqin) à laquelle nous avons fait référence
dans notre commentaire sur le hadith de l’intention (Les actions
sont selon leurs intentions):
[Al-Mouhassibi
dit: «La véracité (sidq) en tant qu’attribut
d’un serviteur d’Allah, signifie la constance dans le comportement
visible et caché d’une personne, en privé comme en
public. La véracité est réalisée après
la réalisation de toutes les stations (maqamat) et états
(ahwal). Même la sincérité (ikhlas)
a besoin de la véracité, alors que la véracité
n’a besoin de rien, parce que quoique la réelle sincérité
est de chercher Allah à travers l’obéissance, on peut
chercher Allah en priant et toujours être insouciant ou absent en
son propre cœur en cours de prière. La véracité
est ainsi chercher Allah au moyen de l’adoration avec une complète
présence du cœur devant Lui. En vérité tout
véridique (sadiq) est sincère (moukhlis), pendant
que tout sincère n’est pas véridique. Ceci est la
signification de connection (ittissal) et déconnection
(infissil): le véridique s’est déconnecté
de tout ce qui est autre qu’Allah (ma siwa Allah) et il
s’est empressé en la présence auprès d’Allah
(al-houdour billah). Ceci est aussi le sens de la renonciation
(takhalli) de tout ce qui est autre qu’Allah et l’auto-revêtement
(tahalli) avec la présence auprès d’Allah,
Le Glorifié, L’Exalté.»]
«Il
te voit certainement».
Il
voit ton insouciance si tu es insouciant pendant la prière et que
tu converses avec ton moi.
«Informe-moi
au sujet de l’Heure.» Il répondit: «Celui qui
est interrogé n’en sait pas plus sur elle que celui qui l’interroge.»
Cette
question indique que le Prophète – le salut et la paix d’Allah
sur lui – ne connaissait pas l’Heure. La connaissance de l’Heure
est parmi les choses dont Allah s’est réservé la connaissance.
Il dit: «La connaissance de l’Heure est auprès
d’Allah» et «C’est lourd dans les cieux et sur
la terre, et elle ne viendra à vous que soudainement»
(7:187) et «Qu’en sais-tu? Il se peut que l’Heure
soit proche» (33:63, 42:17).
En
ce qui concerne ceux qui prétendent que l’âge de ce
monde est de 70000 ans et qu’il en reste 63000, c’est une
fausse déclaration rapportée par al-Tawkhani dans les «Causes
de la Révélation» par certains astrologues et mathématiciens.
Encore, quiconque prétend que le terme du monde est de 7000 années,
fait une affirmaton audacieuse au sujet de l’Inconnu, et ce n’est
pas permis d’y croire.
«Informe-moi
au sujet de ses signes.» Il répondit: «Quand la fille-esclave
donnera naissance à sa propre maîtresse.»
Une
autre version dit: «à son maître.» La plupart
des commentateurs disent que ceci est un signe de multiplicité
des filles-esclaves et leurs progénitures. Un enfant né
d’un maître de fille-esclave est comme son maître, parce
que les possessions du proprétaire vont à ses enfants. Certains
disent que la signification se réfère aux filles-esclaves
donnant naissance à des rois. La mère tombera alors sous
la souveraineté de son fils. Une autre signification est qu’une
personne peut avoir un fils avec une fille-esclave avant de la vendre;
ensuite le fils grandit et achète sa propre mère. Ceci est
une des conditions de l’Heure.
«Quand
tu verras les va-nu-pieds, les déguenillés, les pauvres
gardiens de bêtes rivalisant les uns les autres dans la construction
de grands buildings.»
Cela
signifie que les Bédoins qui vivent dans le désert et leurs
semblables parmi les parvenus et les pauvres deviendront des experts dans
l’érection de grandes structures. Le monde leur sera généreux
et ils finiront par vivre dans le luxe avec leurs buildings.
«Et
il (le Prophète) attendit [labitha] longtemps.»
Les
rapports disent aussi: «J’attendis [labithou] longtemps.»
Les deux sont fiables. Dans la narration d’Abou Dawoud et de Timidhi,
`Oumar dit: «Après trois jours.» Dans le Charh
al-Tanbih de Baghawi, il est rapporté: «Après
trois jours ou plus,» ce qui apparemment signifie après que
trois nuits soient passées. Tout ceci apparemment contredit la
version d’Abou Hourayra dans sa narration (dans Boukhari): «L’homme
se leva et parti, après lequel le Messager d’Allah dit –
la paix et le salut d’Allah sur lui: «Ramenez-moi cette personne»
et ils le cherchèrent pour le ramener, mais ils ne trouvèrent
personne. Alors il dit—la paix et le salut d’Allah sur lui:
«C’était Gabriel.»»
Il
est possible de réconcillier les deux versions de l’évènement
en considérant qu’Oumar n’a peut être pas été
présent au moment de la révélation du Prophète
– la paix et le salut d’Allah sur lui –qu’il s’était
levé et avait pris congé du groupe à ce moment-là.
Ainsi le Prophète
fit juste sa révélation à ceux qui furent présents,
et ils informèrent `Oumar à leur tour après trois
jours, puisqu’il n’avait pas été présent
au moment où le reste des Compagnons avaient été
informés.
«C’était
Gabriel. Il était venu vous enseigner les prescriptions de votre
religion.»
Il
y a une indication dans cette déclaration que l’islam,
l’iman, et l’ihsan sont ensembles nommés «religion»
(din).
Le
hadith démontre que la croyance au décret d’Allah
est une obligation, et que l’on doit éviter les choses interdites,
et que le contentement avec ce qui advient est une obligation.
Un
homme vint à Ahmad ibn Hanbal – qu’Allah soit satisfait
de lui – et dit: «Donne-moi des conseils»: Il lui dit:
«Si
Allah l’Exalté S’est approprié la provision
de toutes les subsistances, pourquoi t’inquiètes-tu? Si en
vérité la compensation pour toutes les choses appartiennent
à Allah, pourquoi être mesquin? Si en vérité
il y a un Paradis, pourquoi ne pas s’appaiser maintenant? Si en
vérité il y a un Feu, pourquoi désobéir? Si
le questionnement de Mounkar et de Nakir est vrai, qu’est-ce qui
est bon de se tenir en compagnie des humains?[31]
Si le monde est destiné à une instinction, quelle paix d’esprit
y a-t’il? Si en vérité il y a un compte à rendre,
à quoi servent les possessions? Et si toutes les choses sont mesurées
et décrétées à passer, pourquoi avoir peur?»
L’auteur
de Maqamat al-`oulama (Les stations des érudits)[32]
mentionne que le monde est divisé en 25 parties:
- Cinq
ont rapport à ce qui est mesuré et décrété
à se produire: la subsistance, les enfants, les parents, le pouvoir,
et l’âge;
-
Cinq ont rapport à l’effort personnel (ijtihad):
le paradis, l’enfer, la décence, la galanterie, et l’écriture;
- Cinq
ont rapport à l’habitude: manger, dormir, marcher, l’accouplement,
et se soulager des excréments;
- Cinq
ont rapport à la constitution naturelle: l’abstinence,
la pureté, l’altruisme, la beauté, et la dignité;
- Cinq
ont rapport à l’héritage: la richesse, les relations,
l’indulgence, la vérité, et la loyauté.
Aucun
des éléments ci-dessus cités ne contredit le dire
du Prophète – la paix et le salut d’Allah sur lui –
où il dit «Toute chose est mesurée et destinée
à passer.»[33] Au contraire, cela veut
dire que certaines de ces choses sont déterminées par des
causes (secondaires), tandis que d’autres ne le sont pas, et toute
chose est destinée mesurée et destinée à passer.
L’école
d ’Ihsan et de Tazkiya
L’école à laquelle les Compagnons furent formés
n’a pas péri après la mort du Prophète. Au
contraire, les méthodes et la connaissance, dont Il était
doté, furent transmises à ses Compagnons – qu’Allah
soit satisfait d’eux – et chacune était une école
à partir de laquelle la Umma dériva ses enseignements.
Avec le passage du temps, ces écoles développèrent
et formalisèrent leurs méthodes et créèrent
une science distincte nommée la Science de tassawwouf.
Tout comme les écoles de Chari`a se formèrent au cours des
trois premiers siècles de l’Islam, de même de distinctes
et visibles écoles de tassawwouf passèrent la connaisance
et science aux générations successives de Musulmans. Et
comme la Chari`a ne se développa pas en dehors du cadre de l’Islam,
du Coran et de la Sunna, même si ses branches et son contenu
couvrent plusieurs éléments non mentionnés verbalement
dans ces sources, de même le tassawwouf se développa
basé sur la structure établie par le Livre et la Sunna
et jamais ne déborda des limites de ces paramètres.
La
Relation Entre Chari`a Et Haqiqa
Le nom de «Science de Réalité» ou `ilm al-haqiqa
est souvent attribué au tassawwouf. L’Imam
Ahmad dit après avoir entendu al-Harith al-Mouhassibi parlé:
«Je n’ai jamais entendu à propos de la Science des
Réalités (`ilm al-haqa`iq) des mots comme ceux
prononcés par cet homme.»[34] Le sens de
cette expression est que la réalité de l’adoration
du servant consiste en la condition spirituelle du cœur, pendant
que la performance de son adoration consiste à remplir légalement
ses obligations externes. Cette dernière, l’ensemble des
obligations externes, est l’objet de la Chari`a et ses
ramifications sont nombreuses tandis que la première, la réalité
de l’adoration, est le sujet du haqiqa dont les ramifications sont
très peu nombreuses.
Un
exemple de ces deux aspects est illustré par la prière.
Il est obligatoire d'accomplir la prière avec tous ses mouvements,
ses règles essentielles, selon les stipulations de la Chari`a.
Ceci est connu comme jassad al-salat ou le «corps de la prière.»
Cependant, l’un des principes essentiels de la prière est
de garder son cœur en la présence Divine d’Allah et
de savoir qu’Il nous observe au cours de la prière. Ceci
nous donne la Réalité et l’Essence de la prière.
Nous savons que les gens peuvent exercer toutes les actions extérieurs
essentielles (visibles) de la prière, mais leur cœur peut
ne pas y être présent. Ce que l’état d’ihsan
défini est de garder le cœur pur et propre de toute sorte
de mauvaises pensées et attachements aux distractions de ce monde.
Ceci fut la pratique du Prophète
parce qu’il dit qu’il était venu pour détourner
les gens de l’attraction de ce monde et de ses distractions.
Nous
voyons dans cette comparaison que la forme de la salat est son corps,
pendant que l’humilité et l’auto-effacement (khouchou')
est son âme. Quel est ainsi le bénéfice du corps sans
son âme? Si la prière est un mouvement sans présence
d’esprit, alors l’action est similaire à celle d’un
robot. Autant l’âme a besoin d’un corps pour y vivre,
autant le corps a besoin d’une âme pour lui donner vie. Similairement
la relation entre Chari`a et Haqiqa est comme la relation
entre le corps et l’âme. Le croyant parfait qui a atteind
l’état d’ihsan est celui qui peut joindre
les deux.
Une
autre expression pour cette distinction fût donné par le
Prophète dans l’un de ses hadiths :
La
connaissance est de deux sortes: la connaissance établie dans le
cœur et la connaissance établie sur la langue.[35]
Al-`Izz
ibn `Abd al-Salam al-Maqdissi (à ne pas confondre à Cheick
al-Islam al-Soulami) expliqua cette différence entre Chari`a
et Haqiqa dans son essai sur le tassawwouf intitulé
Hall al-roumouz wa mafatih al-koumouz (Le dévoilement
des symboles et les clefs des trésors):
La
connaissance est de deux sortes: la connaissance extérieure (`ilm
al-zahir) qui s’applique à la Chari`a, et la connaissance
intérieure (`ilm al-batin) qui s’applique au Haqiqa.
Le Prophète dit: La connaissance est de deux sortes…[36]
L’Imam
al-Shafi`i fit allusion à la même distinction dans son dire:
«La connaissance est de deux sortes: la connaissance des croyances
et la connaissance des corps.» Souyouti le relata dans l’introduction
de son livre al-Tibb al-nabawi.[37]
Ceci
est la compréhension essentielle du tassawwuf –
combiner Chari`a et Haqiqa, l’âme et le corps, l’externe
et l’interne. A cause de la grande difficulté d’accomplir
cet objectif, les méthodes du tassawwuf sont souvent appelées
guerre spirituelle ou jihad al-nafs.
Le
Grand Jihad: Le Jihad Contre L’Ego.
(Jihad Al-Nafs)
Allah
déclare dans le Coran qu’Il accepte les actions de dévotions
seulement de ceux qui se purifient (qad aflaha man zakkaha
91:9 ), qui ont un cœur sain (illa man
ata Allaha bi qalbin salim 26:89), et qui montre un esprit
humble (innaha lakabiratoun illa `ala al-khchi`in
2:45). La purification de l’Intention est l’idée majeure
de ces versets. Ceci est la raison pour laquelle les grands savants tels
que Boukhari, Chafi`i, Nawawi et autres, commencèrent leurs livres
de fiqh avec le hadith de l’intention: «Les actions
sont jugées selon l’intention.»
Un
acte considéré du point de vue externe comme un acte d’adoration
mais performé sans une pure intention n’est pas considéré
comme une adoration, même combattre et mourir pour la défense
des Musulmans. Le Prophète dit au sujet d’un tel combattant,
«c’est un compagnon du feu», et ils sont appelés
dans la Chari`a: chahid al-fassad (martyr corrompu). C’était
un mounafiq (quelqu’un qui dissimule la croyance) de Madina.
Ainsi la purification de l’intention est nécessaire pour
les cinq piliers de l’Islam. C’est dans ce sens – la
purification de l’intention – que l’expression jihad
al-akbar (le plus grand jihad) est souvent utilisée en référence
à l’auto-purification et c’est aussi dans ce sens que
sa supériorité s’affirme.
Ibn
Qayyim al-Jawziyya dit dans al-Fawa`id:
Allah
dit: «Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause,
Nous les guiderons certes sur Nos sentiers» (29:69). Il
a ainsi défini la direction du jihad. Partant de là,
les meilleurs sont ceux qui luttent le plus pour Sa cause, et la jihad
la plus importante est le jihad (afrad al-jihad) contre l’égo,
le jihad contre les désirs, le jihad contre satan
et le jihad contre le bas-monde (jihad al-nafs wa jihad al-hawa
wa jihad al-satan wa jihad al-dunya). Quiconque lutte contre ces
quatre jihads, Allah les guidera aux voies de Son bon plaisir qui conduit
à Son Paradis, et quiconque abandonne le jihad, alors
il renonce à être guidé en proportion de son abandon
au jihad.
Al-Jounayd
dit: «Ceux qui luttent contre leurs désirs et se repentent
par notre amour, nous les guiderons sur la voie de la sincérité,
et on ne peut lutter contre son ennemi extérieurement (c’est-à-dire
avec le sabre) sauf celui qui lutte contre ses ennemis internes. Ainsi
quiconque a la victoire sur eux (le moi) sera victorieux sur ses ennemis,
et quiconque est défait par eux (le moi) sera défait par
son ennemi.»[38]
La
concurrence et la rivalité sont permises dans l’excellence
de l’adoration. Dans ce respect, Allah établit dans Son Livre
des niveaux entre les croyants, et ceci est aussi clarifié par
d’innombrables hadiths. La récompense de la jihad est immense
comme cela est prouvé par le hadith du Prophète
lorsqu’il dit que
s’il pouvait , il aurait demandé à Allah de le ramener
en vie afin qu’il puisse retourner combattre et mourir plusieurs
fois en chahid ou martyr. Mais toujours est-il qu’avec respect pour
la présente issue, ceux qui se souviennent d’Allah –
y compris les parfaits savants qui sont les réels connaisseurs
d’Allah – sont supérieurs au moujahidin. Par
exemple, quoique Zayd ibn Haritha et Khalid ibn Walid furent de grands
généraux, leur disparution fut moins lourde, en terme de
perte pour les Musulmans, que celle d’Abou Moussa al-Ach`ari ou
d’Ibn `Abbas. Pour cette raison, le Prophète déclara
explicitement la supériorité de ceux qui se souviennent
d’Allah dans les deux authentiques hadiths suivants.
Le
Prophète dit: «Voulez-vous que je vous dise quelles sont
vos meilleures œuvres, quelles sont celles qui sont les plus pures
et les plus cotées auprès de votre Seigneur, celles qui
élèvent très haut votre degré, celles qui
vous rapportent plus de salaire que de dépenser votre or et votre
argent au service d’Allah ou prendre part à la jihad en tuant
ou en se faisant tuer dans la voie d’Allah?» Ils dirent: «Nous
voulons bien.» Il dit: «C’est l’invocation d’Allah.»[39]
Il
dit aussi: «Même si quelqu’un frappe les mécréants
et les idolâtres avec son sabre jusqu’à ce qu’il
les brise, et meurt teinté complètement par leur sang, les
invocateurs d’Allah lui sont supérieurs d’un degré.»[40]
Hadiths
sur le Jihad contre L’Ego
Le savant de hadiths Moulla `Ali al-Qari dans son livre al-Mawdou`at
al-koubra connu aussi sous le nom al-Asrar al-marfou`a dit:
Souyouti
dit: al-Khatib al-Baghdadi rapporte dans son livre «Histoire»
sur l’autorité de Jabir: Le Prophète
revint de l’une de ses batailles et dit: «Vous avez avancé
de la meilleure manière: vous êtes revenu du plus petit jihad
au plus grand jihad.» Ils disent: «Et quelle est le plus grand
jihad?» Il répondit: «Le combat (moujahadat)
des serviteurs d’Allah contre leurs vains désirs.»
Ibn
Hajar al-`Asqalani dit dans Tasdid al-qaws: «Ce dire est
répandu et c’est un dire rapporté par ibn Ablah selon
Nisa`i dans al-Kouna. Ghazali le mentionne dans le Ihya'
et al-`Iraqi dit que Bayhaqi le rapporte sur l’autorité de
jabir et dit: Il y a une faiblesse dans sa transmission.»[41]
Le
hafiz Ibn Abou Jammal al-Azdi al-Andalousi (d.695) dit dans son commentaire
sur Boukhari intitulé Bahjat al-noufous:
`Oumar
rapporte qu’un homme vint au Prophète lui demander la permission
d’aller en jihad. Le prophète lui demanda: «Tes
parents sont-ils en vie?» Il dit qu’ils le sont. Le Prophète
répliqua: « Alors force-toi à respecter leurs droits»
(fihima fa jahid)… Il y a dans ce hadith l’évidence
que la Sunna pour entrer dans la voie et d’entreprendre
l’auto-discipline est d’agir sous la direction d’un
expert, afin qu’il nous soit montré la meilleure voie celle
qui nous convient, et la plus fiable pour l ‘aspirant. Car lorsque
ce Compagnon désira aller en jihad, il ne se contenta
pas de sa propre opinion sur le sujet, mais il chercha le conseil de quelqu’un
plus savant et de plus expert que lui. Si ceci est le cas pour le Petit
jihad, qu’en est-il alors pour le Grand jihad?[42]
Ibn
Hibban rapporte dans son Sahih de la part de Fadala ibn Oubayd:
Le
Prophète dit dans son dernier pèlerinage: «…
Le moujahid est celui qui est en jihad contre lui-même
(jahada nafsah) afin d ‘obéir à Allah par
amour.»[43]
Al-Haytami
relata la version suivante dans le chapitre sur leJihad al-nafs
dans son Majma' al-zawa`id et la déclara fiable:
Le
plus fort n’est pas celui qui triomphe des autres, le plus fort
est celui qui triomphe de son égo (ghalaba nafsah).
Jihad
et Soufis Moujahiddin
Les livres d’histoires sont remplis de noms de Soufis moujahidin
(Les Gens qui Combattent) et de chouhada' (Martyrs) qui ont consacré
leur vie en confrontant les ennemis de la foi et en appelant l’humanité
en la présence divine d’Allah, de même que rappelant
ceux qui ont dévié de la vraie voie et de la Sunna du
Prophète . Ils accomplirent
ceci avec sagesse et ils furent efficaces. Leurs noms et leurs récits
sont trop nombreux pour être énumérés dans
ce livre, cela devrait couvrir plusieurs centaines de volumes. Il est
suffisant de mentionner quelques exemples de l’histoire moderne
cités par l’auteur de The Reliance of the Traveller (`Oumdat
al-Salik ou La dépendance du Voyageur):
:: Ch. Hisham Kabbani ::